Après l’échec des négociations avec le gouvernement et de la médiation parlementaire, les représentants des étudiants en médecine et pharmacie se sont tournés, en dernier recours, vers le médiateur du Royaume, dans l’espoir de trouver une solution à une crise qui dure depuis la rentrée universitaire de l’année dernière. Une année pleine et entière sans cours, ni examens, ponctuée de grèves et de sit in, de dialogue de sourds et d’entêtement de part et d’autre.
Après avoir séché les examens de rattrapage qui ont démarré jeudi 5 septembre (le taux de boycott oscillant entre 95 % et 97 % en fonction des facultés), les représentants de la Commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEMEP) ont été donc reçus à leur demande par le Médiateur du Royaume. Cette institution devra s’atteler à la tâche complexe de jouer les bons offices entre les étudiants contestataires et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Pour Hamza Ikenzi, membre de la CNEMEP, les examens de rattrapage (boycottés) présentés comme la solution par le département de tutelle pour sortir par le haut de cette impasse n’en est pas une. « Les étudiants demandent maintenant un traitement sérieux de leur dossier pour sauver l’année universitaire et programmer les examens par la suite afin qu’ils puissent les passer», indique-t-il.
Le conflit achoppe toujours sur le nombre des années d’études que le gouvernement avait réduit de 7 a 6 ans, une décision dont les futurs médecins réclament mordicus l’annulation, arguant qu’elle est de nature à impacter la qualité de leur formation. De son côté, les ministres de l’Enseignement et son collègue de la Santé n’ont jamais expliqué le pourquoi du comment de cette mesure, ni ses bénéfices éventuels pour les étudiants et le secteur de la santé. Devant le mutisme du gouvernement, certaines rumeurs prêtent au gouvernement une arrière-pensée consistant à réduire le phénomène de la migration des médecins en contrariant, via le biais de l’équivalence, les projets des futures diplômés désireux de s’expatrier. Ce qui est déjà certain c’est qu’avec cette « réformette» le Maroc a plus à perdre qu’à gagner.
L’imbroglio est total. La situation devient inextricable surtout avec l’arrivée en première année des nouveaux entrants- bonjour la surcharge des amphi- et le statu quo, faute d’examens, dans la deuxième, troisième, quatrième et cinquième année ! On se demande comment le ministre PAM Abdellatif Miraoui compte gérer cette situation ingérable qui aura des conséquences fâcheuses sur le système de santé national déjà confronté à un déficit inquiétant de médecins provoqué par le phénomène de l’expatriation.