La lutte antiterroriste figure au centre de la coopération entre Rabat et Washington. La stratégie du Maroc dans ce domaine a démontré son efficacité.
Entre les États-Unis et le Maroc le partenariat est stratégique. Plus de 236 années se sont écoulées depuis la signature du premier Traité de paix et d’amitié entre les deux pays, et les relations continuent de se consolider et prendre de nouvelles formes. Comme l’avait si bien précisé le secrétaire d’État M. Antony Blinken lors de sa visite au Royaume, «le partenariat entre les deux pays est enraciné dans des intérêts communs pour la paix, la sécurité et la prospérité régionales ». Il faut toutefois reconnaître que ce partenariat a pris un tournant historique en 2020 avec la reconnaissance américaine de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur l’ensemble de son territoire, y compris ses Provinces du Sud. Alors ambassadeur à Rabat, j’ai été témoin de l’importance de cette décision majeure qui ne fait que traduire la constance du soutien de Washington à une solution de compromis sur la base du plan marocain d’autonomie proposée par le Maroc.
Il faut dire que cette décision américaine, et à la faveur d’une diplomatie active et agissante sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, a montré la voie à plusieurs grandes puissances internationales qui n’ont pas hésité à adopter le plan marocain d’autonomie comme solution à ce conflit qui n’a que trop duré. La lutte antiterroriste figure au centre de la coopération entre Rabat et Washington. La stratégie du Maroc dans ce domaine a démontré son efficacité.
Le rapport 2020 sur le terrorisme du département d’État américain s’est d’ailleurs félicité des efforts déployés par le Royaume en matière de lutte contre le terrorisme, faisant savoir que « le gouvernement marocain a poursuivi sa stratégie globale, qui comprend des mesures de sécurité vigilantes, une coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation ».
La coopération militaire entre les deux pays démontre également de la solidarité de ces relations. Considéré comme un allié hors-Otan « majeur» des États-Unis, le Maroc accueille régulièrement l’exercice militaire de l’Africain Lion. En 2022, le Royaume a accueilli d’ailleurs la 18e édition de cet exercice militaire, le plus grand en son genre jamais organisé en Afrique.
Organisée du 20 au 30 juin par les Forces Armées Royales et les Forces Armées américaines, cette opération avait mobilisé plus de 7 500 soldats originaires de dix nations, dont le Brésil, le Tchad, la France et le Royaume-Uni avec la participation des observateurs militaires en provenance de l’Otan et d’une quinzaine de « pays partenaires» dont, pour la première fois, Israël.
Outre ces volets, les deux pays s’engagent régulièrement sur des questions de droits humains. Les libertés d’expression et d’association, les réformes de la justice pénale, les droits des femmes et l’égalité des sexes, et la transparence du gouvernement sont autant de sujets régulièrement sur la table des discussions entre les deux grands alliés.
Un diplomate engagé et sincère
Homme chaleureux et accessible, David T. Fischer a prêté serment le 16 janvier 2020 en tant qu’ambassadeur des États-Unis au Maroc où ses fonctions ont pris fin le 19 janvier 2021. Le haut diplomate US a fini son mandat sur une belle séquence qui restera dans les annales : son déplacement au Sahara marocain dans la foulée de la reconnaissance en décembre 2020 de l’administration américaine de la souveraineté du Royaume sur ses provinces du sud. A cette occasion, il a présenté la carte du Maroc incluant ses territoires du sud, adoptée par le gouvernement américain.
«L’histoire s’est de nouveau faite cette année lorsque je suis devenu le premier ambassadeur des États-Unis à visiter le Sahara marocain, après que mon gouvernement ait redessiné notre carte officielle pour reconnaître les véritables frontières du Maroc», a témoigné M. Fischer lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter avec les accents de la sincérité qui le caractérisent : « Ce fut un immense honneur de visiter les provinces du sud. J’ai un profond respect pour la place spéciale qu’occupe le Sahara dans le cœur de tous les Marocains ».