Rien ne va plus entre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi et la corporation des avocats. La tension, qui s’est installée aussitôt après sa nomination dans le gouvernement Akhannouch, s’est aggravée au gré des déclarations et des agissements de M. Ouahbi jugés provocateurs par ses interlocuteurs.
De petites phrases en actes déroutants, la tension s’est transformée en défiance et elle est aujourd’hui telle que les robes noires ont organisé le 21 octobre aux bord du ministère un sit-in de protestation où ils ont appelé carrément au départ du ministre qu’ils jugent indigne de la fonction.
La goutte qui a fait déborder le vase aura été le cavalier seul du ministre sur l’élaboration de l’avant-projet de loi réglementant l’exercice la profession et son propos récent tenu sur les ondes d’une radio selon lequel l’association des barreaux du Maroc (ABAM) lui aurait demandé de s’occuper de l’organisation de l’examen du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat pour l’année 2022 et de fixer même son timing. Ce qui lui a valu une réponse cinglante de cette association où elle a exprimé sa « surprise » tout en qualifiant la sortie du ministre de « calomnie».
Les sujets de friction entre le ministre de la justice et les avocats sont légion et rien n’indique un apaisement dans leur relations tumultueuses. Et dire que l’appartenance du chef du PAM au corps des robes noires était censée plaider pour une entente entre les deux parties, empreinte de respect. Mais ce serait sans compter sur le caractère imprévisible de Abdellatif Ouahbi qui semble se complaire dans son statut d’enfant terrible du gouvernement et d’accusé permanent…