Le Sun Beach sans restaurant !

Le club enlisé dans des procédures administratives interminables…

Dans une correspondance en date du 28 juillet 2023, les membres ont été invités par le président du club Mehdi Bensouda à ramener leur propre nourriture. Pour un club très sélect, le coup est dur à digérer…

Les ennuis du Sun Beach de Casablanca  sont loin d’être terminés et ce sont les membres qui paient les pots cassés d’un management en conflit larvé avec les autorités locales. Décryptage. Ce litige insidieux a conduit à l’enlisement depuis plus d’une année  du  club des clubs de Casablanca (CCC)  dans une histoire complexe de procédures administratives interminables et de  diverses autorisations à produire sur demande des autorités locales.

Dernier  coup dur en date, la fermeture du restaurant du Club en pleine saison estivale pour non-conformité des cuisines avec la réglementation de l’ONSSA sur les règles de propreté et d’hygiène ! Le SUN, qui se veut un club select fréquenté par la crème de la capitale économique, en prend pour son grade. Furieux, les membres ont du mal à digérer ce nouveau désagrément. Pour ceux qui comptaient profiter des commodités des lieux pendant cette saison estivale, ils doivent trouver un autre plan! L’affaire est d’autant plus sérieuse  qu’ « un retour à la normale n’est pas pour tout de suite », lit-on dans une lettre adressée aux membres par le président El Mehdi Koraichi Bensouda qui mentionne dans sa lettre les pièces à fournir pour la reprise du service de la restauration : l’autorisation commerciale pour l’exploitation du restaurant ; l’autorisation de construire approuvée comprenant les installations du club; le renouvellement de l’autorisation d’occupation du domaine public maritime et le respect des procédures relatives à l’achat et la congélation des aliments. En attendant, les adhérents ont été invités par leur très cher président à se débrouiller pour ramener leur propre bouffe ! « Ce n’est plus un club, c’est un pique-nique », peste auprès du Canard  un membre qui voit dans la fermeture du restaurant une manière de punir le club et sa direction. « Une sandwicherie mobile aux abords du club serait un petit business juteux», ironise pour sa part un autre adhérent  sur un ton enjoué.

Désagréments

La décision de « suspension de l’activité » du restaurant a été prise par  le président de la commune d’Anfa le RNI Mohamed Chebbak en date du 7 juillet 2023. L’intéressé s’est appuyé sur le PV élaboré le 21 juin 2023  par une commission mixte constituée d’inspecteurs d’ONSSA,  qui a procédé à une mission d’inspection  in situ des lieux ( le restaurant et les cuisines ) et la correspondance du qaid de l’annexe administrative 14 de la zone du littoral.

Le même  président de commune  s’est fendu  le 19 février  2023  d’une « décision d’annulation » d’une autorisation déjà accordée  de réfection du restaurant du club sans que la décision du retrait de l’autorisation en question ne soit motivée.  Ce que les avocats du club ont considéré dans un recours introduit  le 8 juin 2023 auprès du président du tribunal administratif  comme une violation  de l’article 20 de la loi 90.41 stipulant que toute décision administrative quand il s’agit surtout d’avis défavorable doit obligatoirement  être justifiée et faute de quoi elle est considérée comme un abus de pouvoir.

Entretemps, l’avocat du Club  Brahim Rachid a pris le dossier en main et tenté  en tant que médiateur auprès des représentants de l’autorité locale  de solutionner les démêlés administratives  où s’est empêtré  le Sun club et qui sont devenus source de désagréments  et d’inconfort pour les membres. Ces derniers ne sont pas encore au bout de leurs peines. Ils doivent attendre longtemps avant un retour à la normale au sein de leur club et de jouir de nouveau dans un climat de sérénité de ses services dans toute leur plénitude. Mais à quoi  rime ce naquis administratif imposé uniquement au Club des clubs ? Derrière  ce feuilleton administro-judiciaire se trouve un bras de fer insidieux entre le président du club et les autorités locales,  croit savoir un proche du président « à qui on voudrait tordre  le bras ».

Cette épreuve de force aurait été déclenchée par l’exclusion des rangs du club d’un avocat qui a visiblement le bras long (Voir le Canard Libéré du 17/5/2023). Ce dernier a été accusé d’avoir insulté le président du  club en le traitant de menteur. Devant le refus du président de revenir sur sa décision, l’affaire sera portée devant la justice par l’adhérent exclu qui a obtenu gain de cause il y a quelques mois en faisant condamner M. Bensouda à des dommages et intérêts  pour dénonciation calomnieuse. Selon les statuts du club, la réintégration définitive  du membre exclu  est suspendue d’un jugement en appel confirmatif qui se fait attendre.  Ce qui se passe à Sun Beach  n’est pas très sain ?

L’épée de Damoclès

Le Club des clubs de Casablanca vit aussi avec une autre épée de Damoclès au-dessus de la tête. En relation avec le litige s’inscrit dans le prolongement du fameux scandale qui a fait vaciller le club sur ses bases en 2020  (Lire le Canard  du 6 mars 2020). Ce scandale a trait à des accusations, proférées par une dizaine de membres, rapport d’enquête  à l’appui, à l’encontre des dirigeants du club d’alors, de surfacturation de travaux  de mise à  niveau du complexe de près de 10 millions de DH.  Ce scandale restera-t-il  définitivement enterré ou finira-t-il par trouver le chemin de la justice ?

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