Avec ces trois politiciens retors, la fameuse expression « demain on rase gratis » serait en grande promotion dans tous les rayons de leur boutique politique. Le populisme en fête…
Imaginez que les manettes du pouvoir sont aujourd’hui entre les mains de l’opposition incarnée aujourd’hui par les chefs du MP, PJD et PPS, respectivement Mohamed Ouzzine, Abdelilah Benkirane et Nabil Benabdallah, qu’est-ce qu’ils auraient bien pu servir à un pays rongé par l’inflation jusqu’à la moelle, menacé jusqu’à plus soif par le stress hydrique, cerise de Sefrou sur la Ghriba Bahla? Avec ces trois politiciens madrés, la fameuse expression « demain on rase gratis » serait en grande promotion.
Commençons par Mohamed Ouzzine qui n’a de cesse de rentrer dans la petite histoire par la grande porte. D’abord comme ministre de la Jeunesse et des Sports. Son nom est durablement associé aux raclettes géantes déployées pour dessécher la pelouse du complexe Moulay Abdellah de Rabat inondée par des averses. C’était en décembre 2016 en plein match du Mondialito opposant Cruz Azul (Mexique) et Sydney Wanderers (Australie). Les images de la honte, retransmises en direct par de nombreuses chaînes de télé, ont fait le tour du monde et Mohamed Ouzzine ses cartons… Ensuite comme secrétaire général du MP en étant le premier leader sous le mandat duquel un ex-ministre, Mohamed Moubdie, se fait expédier à l’ombre pour des faits de concussion, corruption et prévarication. Les grands leaders politiques injectent du sang neuf et de l’espoir dans les veines de leurs formations. Adepte du pédantisme creux, Mohamed Ouzzine a introduit, lui, la grande peur dans la maison harakie. Les ex-ministres, avec la casquette de président de commune bien vissée sur la tête de l’emploi, dont il fait partie, doivent sursauter au moindre coup fort à la porte…
Chefferie
Le deuxième leader, Abdelilah Benkirane, est un faux retraité politique à 70.000 balles dont les Marocains ont eu tout loisir de piger le style de gouverner, mélange de gouaille, de baratin et d’impertinence. Petite devinette : Quelle est la différence entre Benkirane et le pipeau ? Aucune. L’un et l’autre c’est du vent et une mélodie trompeuse pour duper le peuple des naïfs… Voilà le PJD déboussolé qu’il dirige de nouveau, gratifie notre royaume millénaire d’une proposition de loi qui, une fois n’est pas coutume, n’a rien d’obscure comme peut l’être l’idéologie islamiste.
Objectif proclamé : interdire aux binationaux, qui s’infiltrent dans l’exécutif, l’accès à la ministrabilité. Tout à leur patriotisme chevillé à la barbe, les auteurs de ce texte donnent aux ministres actuels un délai de 30 jours pour régulariser leur situation. Renoncer à leur nationalité étrangère ou au strapontin ministériel ? Visiblement, l’idée n’emballe pas grand-monde. Il faut vite désigner des volontaires et les remplaçants potentiels parmi Benkirane et ses ouailles. Avec le PJD, les ministres sont à défaut d’être des lumières de la gouvernance certifiés 100 % absinthe, bkhour et odeurs du bled. Le dernier est Nabil Benabdallah, bien parti pour hériter de la chefferie à vie du PPS. Côté rhétorique, il faut lui reconnaître des qualités indéniables qui le distinguent dans un paysage partisan morne, monotone pour ne pas dire mourant. Le patron du PPS a fait le buzz en plein ramadan avec son réquisitoire écrit sur le problème de l’inflation et de l’érosion du pouvoir d’achat.
Sans plus. Chapitre force de proposition, le registre est dégarni. Mais ce n’est pas en ruant juste dans les brancards qu’il peut retrouver le chemin du temple gouvernemental même si certains au sein du PPS et même de l’USFP commencent à y croire. Ces optimistes pensent mordicus que les forces de gauche dont ils se réclament sont les seules, bien enfoncés dans leur fauteuils ministériels, à absorber la révolte populaire qui monte crescendo face à la vie chère. L’inflation fournit des raisons d’espérer et d’améliorer leurs conditions misérables d’opposants pour Lachgar et Benabdallah…