L’OCP à l’avant-garde

Mostafa Terrab, le Président Directeur Général du groupe OCP.

Bien décidé à exploiter le grand potentiel national en énergies renouvelables et les opportunités offertes par les nouvelles technologies, l’office chérifien œuvre sans relâche pour réduire son empreinte carbone et renforcer sa fibre écologique.

Le nouveau programme d’investissement d’OCP (2023-2027) est un grand événement. Il a fait l’objet de la signature, sous la présidence de de S.M le Roi Mohammed, samedi 3 décembre au Palais royal à Rabat, d’un  protocole d’accord signé entre le gouvernement et le groupe.  Cette activité a été sanctionnée par un communiqué du cabinet royal qui a rappelé en préambule  le contexte et les enjeux de ce programme dont la cérémonie de signature «  s’inscrit dans l’orientation volontariste impulsée par Sa Majesté le Roi, depuis plusieurs années, en matière de transition vers les énergies vertes et l’économie décarbonée. Elle intervient dans le prolongement de la réunion de travail présidée par le Souverain, le 22 novembre dernier, consacrée au développement des énergies renouvelables et aux nouvelles perspectives dans ce domaine ».

A l’heure de la transition énergétique, adopter des modes de production non polluants est un défi majeur pour le groupe qui affiche de grandes ambitions dans ce domaine, consignées dans  son programme d’investissement vert que Mostafa Terrab a exposé devant le souverain. Au début de la cérémonie, le président du groupe, artisan de sa transformation vertueuse, a présenté les résultats du premier programme d’investissement du groupe, élaboré sur hautes orientations royales en 2012,  qui a permis de bien  consolider  le leadership d’OCP sur le marché des engrais. La feuille de route du leader mondial des phosphates est structurée autour « de l’accroissement des capacités de production d’engrais tout en s’engageant à atteindre la neutralité carbone avant 2040 » en s’appuyant  sur le potentiel énorme en énergies renouvelables dont recèle le Royaume tout en capitalisant  sur les progrès remarquables réalisés en la matière.

Le solaire et l’éolien permettent à OCP de faire tourner l’ensemble de son processus industriel en énergies propres d’ici 2027. C’est le grand pari du groupe déjà engagé sur la voie de l’indépendance énergétique, de réduction de la pollution et du respect de l’environnement.  

Ambition

Cette énergie décarbonée  offre d’autres avantages non négligeables : alimenter « les nouvelles capacités de dessalement d’eau de mer afin de répondre aussi bien aux besoins du groupe qu’à l’alimentation en eau potable et d’irrigation des zones riveraines des sites OCP ». OCP est le premier importateur mondial de l’ammoniaque qui entre dans la fabrication des engrais azotés indispensables en agriculture. L’investissement déployé par le groupe lui permet à terme de se libérer des importations de ce produit en devenant, grâce, aux énergies renouvelables, producteur de l’hydrogène et de l’ammoniaque verts. Ce qui permet au groupe d’accéder «au marché des engrais  verts et des solutions de fertilisation adaptés aux besoins spécifiques des différents sols et cultures». Cette ambition sera adossée à des programmes d’appui aux PMEs industrielles et issues des secteurs de l’énergie et de l’agriculture. L’objectif étant de contribuer « à l’émergence d’un écosystème national innovant et la création de nouvelles opportunités d’emplois et d’insertion professionnelle pour les jeunes ».

A cet égard, le communiqué du cabinet royal a rappelé la démarche d’OCP consistant à faire appel aux compétences recherche et développement de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). D’où l’accord de partenariat signé entre les deux institutions le 21 dernier en vue   lancer un projet pilote utilisant l’hydrogène produit à partir des énergies renouvelables.  C’est que le groupe marocain, qui veut produire de  l’ammoniac avec une faible empreinte carbone,  est décidé à saisir les multiples  opportunités offertes par les nouvelles technologies industrielles et digitales et développer une expertise en matière d’outils innovants en relation avec la fertilisation raisonnée, enjeu essentiel de l’agriculture durable et de la sécurité alimentaire que le management  d’OCP a placé au cœur  de sa stratégie d’entreprise. La décarbonation des procédés de production d’OCP nécessite un investissement global de 130 milliards de DH sur la période 2023-2027. On table sur un taux d’intégration locale de 70%, l’accompagnement de 600 entreprises industrielles nationales et la création de 25.000 emplois directs et indirects.

Deux entités pour une transformation propre…  

Dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2040, le Groupe OCP projette de créer deux nouvelles filiales, OCP green water et OCP green energy. Le gouvernement a donné son feu vert pour la création de ces deux entités  qui ont fait l’objet  d’un décret signé par le chef du gouvernement et publié au Bulletin officiel du 20 octobre. L’entrée en service d’OCP green water et OCP green energy  permettra au phosphatier marocain de décarboner son processus industriel en éliminant la production du CO2 et d’utiliser les eaux non conventionnelles. Dotée d’un capital de 3,855 milliards DH,  OCP green water est  chargée de la production et la commercialisation d’eaux non conventionnelles destinées à l’usage industriel ainsi que de l’approvisionnement des provinces d’El Jadida et Safi en eau potable. On vise la production d’un  volume global de 85 millions de m3 en 2023 et 110 millions de m3 en 2026. Avec un capital  de 1,452 milliard de DH, OCP green energy, elle, a pour vocation la production des énergies propres qui permettent  à la fois de réduire l’empreinte carbone du groupe et de réduire sa facture énergétique.

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