Qu’elle soit bonne ou dangereuse pour la santé, la datte algérienne ne doit pas être la bienvenue au Maroc pour les raisons que tous les Marocains sont censés connaître.
Laila Lamrani
Les étals des marchés débordent déjà de différentes victuailles très prisées pendant le mois de Ramadan (qui démarre au Maroc début mars 2025). A commencer par les dattes de toutes sortes et de toutes origines qui accompagnent, à la rupture du jeûne, notre incomparable harira. La production nationale étant insuffisante pour satisfaire les besoins de la population, près de 10.000 tonnes de dattes sont importées.
A tout seigneur tout honneur, il y a l’incontoyrnable eté marocaine du grand sud, la saoudienne, l’émiratie mais aussi les intruses: la sioniste Medjool, cultivée principalement sur des terres palestiniennes spoliées, qui arrive à entrer sur le marché sous différentes appellations pour masquer son origine et tromper le consommateur. L’autre datte indésirable, originaire d’un pays ennemi, qui n’avance pas masqué, ne devrait tout simplement pas être là : la deglet nour algérienne.
Laxisme
Faut-il rappeler que l’Algérie a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec le Maroc, interdit à ses avions de survoler son espace aérien, chassé les fellahs marocains de l’oasis de El Arja à Figuig, coupé le gaz à l’ONEE en condamnant le gazoduc Maroc-Europe, pillé son patrimoine culturel, tout en continuant à multiplier les déclarations hostiles et belliqueuses contre le Royaume ? A cette longue liste d’actes inamicaux que la junte militaire algérienne a commis envers le Maroc, il faut bien sûr ajouter les mille et une manœuvres, là aussi assumées ouvertement par Alger pour l’amputer, par Polisario interposé, de son Sahara. Peut-on objectivement faire confiance à un tel pays, a fortiori consommer les fruits de ses palmiers-dattiers ? A quoi rime alors le laxisme des autorités marocaines ? Certes, le seul fruit dont dispose le pays des Aurès emprunte des chemins détournés, notamment la France et l’Espagne, la Mauritanie ou le Mali, pour débarquer au Maroc…
Mais est-ce une raison pour tolérer sa vente sur le territoire national après leur importation illégale en raison de la fermeture des frontières entre les deux pays ? A l’échelle internationale, les opérations de commerce avec l’ennemi sont traditionnellement interdites et réprimées et font même l’objet de décrets. Et puis, la qualité de la datte algérienne est douteuse. En effet, de nombreuses analyses phytosanitaires auxquelles elle aurait été soumise à l’étranger et relayées sur les réseaux sociaux et certains articles de presse ont mis en garde contre la qualité des dattes du pays de Tebboune qui ne répondent pas aux normes minimales de sécurité alimentaire et pourraient présenter des risques cancérigènes. Rumeur fondée ou pas, ce n’est pas là le sujet.
Qu’elle soit bonne ou dangereuse pour la santé, la datte algérienne ne doit pas être la bienvenue au Maroc pour les raisons que tous les Marocains sont censés connaître. L’Algérie est un pays ennemi qui a déclaré la guerre au Maroc et qui fait tout depuis plus de 40 ans pour le déstabiliser. Prise surtout pour la modicité de son prix, deglet nour est incompatible avec les belles tables ramadaniennes du Royaume. Elles n’ont aucun goût, sinon celui de la haine et de la traîtrise…