Les lendemains des belles victoires footballistiques ont un goût très particulier. C’est le cœur en fête et l’humeur joyeuse que les Marocains se sont réveillés et pris le chemin des bureaux et des écoles après une nuit pas comme les autres…
Cela fait plusieurs années que le football national, abonné aux défaites en série, n’a pas donné au peuple marocain, frustré à plusieurs reprises, l’occasion de donner libre cours à sa joie dans une ambiance exceptionnelle. Au quatre coins du pays et sous d’autres cieux. L’émotion à plein tube a submergé tous les espaces d’ici et d’ailleurs, aussi bien du réel que du virtuel. Belles et indescriptibles, les scènes de cette liesse immense rappellent celles de la Coupe du monde de Mexico 1986 après la victoire des Lions de l’Atlas contre le Portugal (3-1) qui leur permit de passer au second tour.
Il a fallu attendre le Mondial du Qatar 2022 et un entraîneur maison, Waled Regragui, pour sortir de cette spirale des déceptions et offrir enfin aux Marocains un nouvel exploit et pas n’importe lequel qui a déclenché des explosions de joie phénoménales. Les Lions de l’Atlas ont fait sensation en terrassant les Diables rouges de Belgique, les favoris du groupe, (2-0) lors du deuxième match de pool dimanche 27 novembre, franchissant ainsi un grand pas vers la qualification au second tour. Occupant la 2ème place au classement Fifa derrière le Brésil, la Belgique compte parmi les équipes européennes les plus en vue. Mais elle a buté sur une sélection marocaine des grands jours dont la défense, vaillante et compacte, a su déjouer les menées de Kevin De Bruyne et Dries Mertens. Côté attaque, les coéquipiers de Hakimi n’ont pas non plus démérité, n’hésitant pas à partir à l’assaut du camp adverse pour trouver le chemin des filets. Ce sera chose faite à la 73ème minute grâce au milieu de Sampdoria Abdelhamid Sabiri qui a pris de court le gardien belge Thibaut Courtois d’un coup franc excentré tiré avec maestria. Le grand sacre du Maroc, salué comme il se doit par la presse locale et étrangère, sera sellé dans les arrêts de jeu (90+2) par un superbe but placé en lucarne de Zakaria Aboukhlal de FC Toulouse, magnifiquement servi sur le côté gauche par Hakim Ziyech qui a fait oublier sa méforme du premier match contre la Croatie.
Les changements opérés en deuxième mi-temps par le coach national ont porté leurs fruits puisque les deux buts ont été inscrits par les deux entrants (le milieu Sabiri aux dépens de Amallah et Aboukhlal au détriment de Boufal). Le duo a montré de l’efficacité en ligne offensive après la sortie de Youssef En-Nesyri (remplacé par un Hamdallah moins percutant) qui a eu du mal à trouver ses marques et à marquer pendant les deux matchs des Lions de l’Atlas. Ces derniers, qui n’ont concédé aucune défaite (un nul contre la Croatie et une victoire sur les Belges), sont décidés à vaincre le Canada déjà éliminé après ses deux défaites (la première contre la Belgique et la seconde contre la Croatie) pour sécuriser loin des calculs usuels sa place parmi les 16 équipes qualifiées pour les huitièmes de finale de ce Mondial de toutes les surprises. Quant aux Lions de l’Atlas, ils ne sont pas toujours rassasiés. Avec leur appétit d’enfer, ils rêvent de bouffer du coq après avoir mangé les moules-frites.
Match de désolation téléguidé à Bruxelles…
La victoire du Maroc contre la Belgique lors de la Coupe du monde de football dimanche 27 novembre a provoqué paradoxalement une explosion de violences dans certaines villes notamment à Bruxelles. Ces incidents ont éclaté en marge de rassemblements spontanés de centaines de supporteurs du Maroc qui ont brandi des drapeaux et tiré des feux d’artifice de façon pacifique, alors que de nombreuses voitures klaxonnaient. Selon un communiqué de la police, les choses dérapent lorsque «des dizaines de personnes, dont une partie cagoulée, ont cherché la confrontation avec les forces de l’ordre». Ces dernières ont dû intervenir avec un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont laissé derrière eux un décor de désolation : voitures incendiées, magasins saccagés et mobilier urbain détruit. Ces actes de vandalisme pour le moins incompréhensibles ont suscité un torrent de critiques sur les réseaux sociaux. On ne sait pas toutefois si les fauteurs de troubles sont des ressortissants belges de souche qui ont exprimé leur colère de manière violente après la défaite de leur équipe ou des Marocains vivant en Belgique qui ont cédé à la sauvagerie pour manifester leur joie ? Visiblement, ni uns ni les autres. Selon certaines informations, les casseurs sont Algériens et ils auraient été mobilisés par les officines de leur pays pour fomenter ces incidents dans l’objectif inavoué de salir l’image du Maroc et des Marocains. Malade de ne pas être qualifiée à la coupe du monde du Qatar, l’Algérie des généraux joue de guerre lâche sur le terrain où elle excelle le plus: la haine et la manipulation.