Une première qui inquiète…

Les pesticides sont à l’origine de la mort des abeilles...

Alerte dans le monde apicole national. Des cas de disparitions mystérieuses d’abeilles dans certaines régions comme Azilal ont été récemment signalés à l’Office National de Sécurité sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA). Les premiers résultats de l’enquête diligentée sur le terrain par l’établissement concluent que la maladie n’est pas a priori à l’origine de ce phénomène inédit au Maroc, indique un communiqué de l’ONSSA publié le mardi 21 janvier. Il y a bel et bien une désertion des ruches dont l’ampleur varie d’une région à une autre, reconnaissent les services vétérinaires concernés. Reste à cerner avec précision les raisons de cette situation qui turlupine les apiculteurs du cru, inquiets à l’idée de voir compromise leur production de miel qui représente leur principale source de revenus.  Sans abeilles, cette filière risque de disparaître à son tour. Avec tout ce que cette sombre perspective implique comme conséquences fâcheuses pour l’économie solidaire.

D’où l’urgence pour les responsables du ministère de l’Agriculture d’agir dès maintenant sur les véritables raisons à l’origine de ce qui ressemble à une première alerte. vLe Maroc vient donc de faire connaissance avec un problème dont souffrent depuis de nombreuses années plusieurs parties du monde. A commencer par l’Europe où le déclin des abeilles, observé depuis le début des années 90, est vécu comme une catastrophe écologique.

Les raisons sont multiples et se conjuguent les unes aux autres. En plus des dérèglements climatiques et de nouveaux virus et agents pathogènes, il y a lieu de citer les traitements phytosanitaires. En cause à cet égard, l’usage des pesticides, particulièrement des insecticides néonicotinoïdes (insecticides agissant sur le système nerveux des abeilles) qui ont causé un taux de mortalité frôlant les 80% dans certaines ruches du Vieux continent.

Cette toxicité avérée se traduit chez les abeilles par des malformations, une perte d’orientation (les abeilles ont du mal à retrouver leurs ruches), une incapacité à reconnaître les fleurs et un affaiblissement de leur système immunitaire. Les abeilles peuvent se nourrir de pollen contenant jusqu’à 7 pesticides différents. Cette tragédie qui a frappé les populations des pollinisateurs avait poussé la Commission européenne à adopter en 2013 un moratoire de deux ans sur trois néonicotinoïdes commercialisés par l’allemand Bayer et le suisse Syngenta : la clothianidine, le thiamethoxame et l’imidaclopride. Indispensables pour la pollinisation des fleurs et végétaux, les abeilles jouent un rôle essentiel dans notre écosystème.

Le poids des abeilles

75% de la production mondiale de nourriture dépend des insectes pollinisateurs. De nombreux aliments comme les fruits, les légumes, les épices ou encore le cacao dépendent de la pollinisation. Une baisse de la production de ces denrées risque de pénaliser les populations les plus vulnérables. Entre 60 et 90% des plantes sauvages ont besoin d’insectes pollinisateurs pour se reproduire. 256 milliards de dollars c’est la valeur estimée du service rendu par la pollinisation dans le monde.

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