Selon le ministre de tutelle, la production céréalière nationale (blé tendre, blé dur et orge) pour la campagne agricole 2023-2024 est estimée à 31,2 millions de quintaux. Soit une baisse de 41% par rapport à la saison précédente qui a connu une récolte de 55,1 millions de quintaux. Les superficies cultivées ont connu également une réduction : 2,47 millions d’ hectares cette année contre 3,67 millions d’ hectares l’année passée, ce qui représente une baisse de 33%. Ce recul drastique de la production céréalière nationale contraint le Maroc à recours aux importations qui ont atteint entre juin 2023 et mars 2024 quelque 4,131 millions de tonnes de blé tendre. Cette dépendance des céréales russes, françaises, allemandes ou roumaines ne validé pas les choix du Maroc qui a encouragé au cours des dix dernières années des cultures alternatives jugées à haute valeur ajoutée pour l’export comme l’olivier le caroubier, le cactus, l’avocatier ou les fruits rouges qui se sont développées au détriment des céréales. Une culture confinée dans les zones bour que les ministres de l’Agriculture qui se sont succédé n’ont rien fait pour la sortir de la dépendance du ciel en sécurisant à l’avance la production céréalière par l’irrigation. La rareté des pluies que connaît le pays depuis quelques années a montré au grand jour le caractère contre-productif de ce modèle agricole très aléatoire basé uniquement sur les précipitations. Or, le régime alimentaire mondiale est basé à hauteur de 50% sur les céréales, d’où leur importance stratégique dans la construction de la souveraineté alimentaire. Alimentaire, mon cher Sadiki! Dans cette affaire, les signes d’essoufflement du modèle agricole national, confronté à une double crise (céréalière et cheptel), la sécheresse n’explique pas tout comme certains veulent nous le faire gober. La sécheresse n’est que le révélateur d’une certaine mauvaise gouvernance agricole caractérisée par l’imprévoyance.
- lun, 7 octobre 2024