Mais que peut-il donc bien faire de ses journées, Antonio Guterres, huit heures par jour, cinq jours sur sept ? Lui et sa flopée de fonctionnaires ! Antonio Manuel de Oliveira Guterres, ce nom ne vous dit rien ? Je comprends… Il n’y a pas lieu de culpabiliser, il ne s’agit après tout que du secrétaire général de l’Organisation des Nations dites Unies… L’ONU, un grand machin, comme le fut la Société des Nations en son temps… Paix à votre âme, Général De Gaulle, comme toujours, vous aviez appelé un chat, un chat ! Lhaj Miloud n’irait pas jusqu’à qualifier l’ONU de Ligue Arabe à l’échelle mondiale… N’exagérons rien, mais quand même… On aurait bien de la peine à dresser la liste de ses réalisations au cours des trente dernières années ! Le conflit israélo palestinien, trop complexe ! Les guerres du Golfe ? Comment aurait-elle pu les empêcher ? Le faux conflit du Sahara, celui du Yémen, le problème des Rohingyas ? Ce sera pour la prochaine fois ! Le Rwanda et la Bosnie ? Des tragédies qu’elle a fermement condamnées ! Ah ça, pour condamner, elle n’arrête pas de condamner, d’appeler à la retenue, et même d’exprimer sa vive préoccupation ! Que voulez-vous qu’elle fasse de plus ?
Dans toutes les entreprises qui se respectent, le Conseil d’administration fixe à la direction générale des objectifs à atteindre… Et le couperet tombe lorsque les performances ne sont pas au rendez-vous… Mais pas à l’ONU ! Dans cette vénérable institution, il n’est apparemment pas question d’obligation de résultats… On vous apprécie si vous savez ne pas faire de vagues… Oui, voilà la qualité essentielle, ne pas faire de vagues ! Et savoir jouer la montre en évitant de s’attirer les foudres des puissants… Il est donc temps pour Lhaj Miloud de vous présenter l’homme providentiel, «the right man in the right place » ! Il est né en 1949 à Lisbonne, où il décrochera un diplôme d’ingénieur de « l’Instituto Superior Técnico », diplôme technique qui lui ouvrira, comme il se doit, une voie royale dans l’administration, le social et la diplomatie, ses futurs domaines de prédilection… Il parle couramment le portugais, l’anglais, le français et l’espagnol, ce qui lui permet de parler au plus grand nombre…
A défaut de convaincre ! De juin 2005 à décembre 2015, Guterres a occupé les fonctions de Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Son premier mandat de secrétaire général de l’ONU a connu de grandes vagues de déplacements de réfugiés, qu’il a gérées tant bien que mal, faute d’avoir pu les en empêcher ni même les atténuer… Il semblerait que M. Guterres a continué à croire que sa mission consistait simplement à s’occuper des réfugiés, déformation professionnelle oblige, et non pas à s’attaquer aux causes profondes à l’origine de ces drames humains !
Avant de rejoindre le Haut-Commissariat pour les réfugiés, M. Guterres a passé plus de 20 ans au service du gouvernement et de la fonction publique. Il a même été Premier ministre du Portugal de 1995 à 2002, excusez du peu! Même si, on est d’accord, le petit Portugal n’est plus la puissance d’antan, qui disputait le leadership mondial à l’Espagne de Charles Quint… Le secrétaire général de l’ONU, dont la carrière prestigieuse n’a désormais plus de secret pour vous, et qui a entièrement « donné satisfaction » au cours de son premier mandat, compte donc rempiler pour un second mandat… A soixante-douze ans, et à peu près toutes ses dents ! A cet âge, en principe, un honnête fonctionnaire (si, si, il en existe !) jouit de sa retraite depuis quelques années déjà, et s’interdit objectivement de se lancer dans tout projet à long terme, n’est-ce pas ? Hé bien, pas notre Antonio ! Qui salive déjà à l’idée d’être reconduit pour un second et dernier (on l’espère) mandat ! Quand on pense que certains invoquent le critère de pénibilité du travail pour solliciter un abaissement de l’âge de départ à la retraite ! Très peu pour lui, en tout cas… Ou alors, c’est que, de pénibilité dans le poste, il n’y en a guère !
A sa décharge, on doit quand même rappeler qu’Antonio Manuel de Oliveira Guterres a tout de même osé une prise de position téméraire au début de la pandémie du coronavirus en « réclamant » le 22 mars 2020 un cessez-le-feu global, à l’échelle mondiale… On en rit encore de Washington à Tel Aviv ! Et il faut dire aussi qu’il n’a pas été épargné par les nombreuses attaques de l’administration Trump, laquelle le jugeait, en dépit de tous ses efforts, pas assez docile ! L’homme a du donc se battre, non pas pour ramener la paix dans le monde, il ne faut pas trop lui demander, mais pour continuer à faire tourner une organisation aux effectifs pléthoriques et aux ressources incertaines… Oui, Lhaj Miloud est fasciné par le personnage ou plutôt la fonction… Parce que pour le charisme, on peut trouver mieux ! Mais la fonction, ce n’est quand même pas rien ! Sauf qu’il a bien du mal à se faire entendre, l’Antonio, tout secrétaire général qu’il est… On n’ira pas jusqu’à lui demander de taper du poing sur la table, restons modestes dans nos attentes, mais à donner des signes de vie, à s’exprimer de temps à autre… A tweeter par exemple… Tiens, ça, c’est bien, c’est dans le vent et autant en emporte le vent !
Mais rassurez-vous, en dépit de toutes ses insuffisances ou bien grâce à elles, on ne sait plus, les choses se présentent on ne peut mieux, pour lui… Le mardi 8 juin, le Conseil de sécurité s’est déclaré favorable, et à l’unanimité s’il vous plait, à ce qu’il se représente à la tête de l’organisation pour un deuxième mandat, de 2022 à 2027. Antonio Guterres, à défaut de trouver mieux, risque d’être encore là pendant cinq nouvelles années…! Ses amis considèrent de ce fait que « c’est un excellent secrétaire général, qui est capable de parler à tout le monde »… Impressionnant, n’est-il pas ? Aux dernières nouvelles, il a déclaré, après une longue période d’hibernation, s’inquiéter de la tension persistante entre les USA et l’Iran… Après cet effort surhumain, il va sans doute s’offrir quelques semaines de vacances, avant de s’attaquer au dossier Yéménite, qu’il s’efforcera de régler au cours de son second mandat… Si Dieu lui prête longue vie !
