23 ans de règne au compteur ! Presque une génération, toute une vie que S.M le Roi Mohammed VI a mis à contribution pour mettre le pays sur les rails du développement et de la modernité, malgré les vents de l’adversité et des retournements de conjoncture qui ont soufflé sur le pays. Le souverain a su garder le cap sur les défis majeurs qui constituent le marqueur de son action depuis son intronisation le 30 juillet 1999.
Que ce soit à travers des gestes symboliques forts et des réformes sociales de fond (Révision de la Moudawana, réconciliation nationale, lutte contre la pauvreté, solidarité avec les plus vulnérables et tout récemment la protection sociale), ou des chantiers structurants pour l’économie nationale (Construction de nouveaux ports, autoroutes, LGV …), le souverain a sur placer le curseur sur les objectifs majeurs que le pays doit impérativement atteindre pour rattraper son retard accumulé dans plusieurs domaines. Celui-ci risque de s’aggraver davantage si le pays ne prend pas rapidement en main sa souveraineté sur des secteurs stratégiques (industriel, sanitaire, alimentaire et énergétique) que le nouvel ordre mondial qui se dessine sous nos yeux a propulsés au rang de priorité absolue.
En fait, le Roi Mohammed VI n’a pas attendu la guerre en Ukraine, ce conflit militaire majeur du 21ème siècle qui a fait bouger la tectonique des plaques géopolitiques et géoéconomiques, pour appeler à « la création d’un dispositif national intégré ayant pour objet la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques et à la mise à jour continue des besoins nationaux en la matière ». La crise pandémique qui a frappé la planète et continue à la perturber jusqu’à aujourd’hui, a fait lire au souverain les nouvelles menaces qui pèsent sur le monde et le pousse à agir en conséquence en adoptant une nouvelle doctrine diplomatique dont les contours épousent parfaitement les nouveaux enjeux planétaires.
La monarchie fait partie de l’identité nationale et bénéficie d’un ancrage solide dans la société. C’est là que réside le secret de sa résistance aux tourments de l’histoire, puisée également dans sa capacité d’adaptation remarquable aux bouleversements du monde.
On l’a vu lors du mouvement contestataire du 20 février né du fameux Printemps arabe : le Royaume, sous la conduite d’un Roi populaire et accessible, a su traverser cette période sensible sans dégâts tout en concédant quelques actions réformatrices.
Le problème de la légitimité politique que connaissent certains pays arabes, à commencer par l’Algérie voisine, ne se pose pas au Maroc. Le Roi, symbole de l’unité du pays, garant de sa stabilité, n’est pas en équation. En même temps commandeur des croyants, titre qui donne à son règne une dimension religieuse reconnue, le souverain jouit dans ce domaine d’une autorité incontestable. Dans un monde arabe ravagé par les conflits et en proie aux démons de l’extrémisme et du terrorisme, la royauté s’est imposée comme une valeur-refuge et une garantie de la pérennité de nation et de son développement.
La monarchie fait partie de l’identité nationale et bénéficie d’un ancrage solide dans la société. C’est là que réside le secret de sa résistance aux tourments de l’histoire, puisée également dans sa capacité d’adaptation remarquable aux bouleversements du monde.
C’est cette quiétude que certains pays dans la région jalousent aux Marocains ; d’autres nourrissent in petto l’espoir de voir le pays basculer dans le chaos en y travaillant même un peu plus. Mais à chaque fois le Maroc parvient à décevoir leur ambition maléfique, poursuivant son chemin avec ses petits succès mais aussi ses insuffisances. Car si le Maroc est parvenu, au prix de multiples sacrifices, à sauvegarder sa cohésion, il n’a pas tout réussi. Loin s’en faut. Des déficits chroniques demeurent, qui empêchent le décollage du pays en rendant illusoire son accès au statut de pays émergent. En tête des carences, il y a bien sûr l’éducation dans son acception la plus large. Dans ce domaine vital, pilier de tout développement cohérent et durable, le pays continue à accuser un retard qui risque de compromettre sérieusement son projet de société qui ne peut être protégé et immunisé que par des citoyens bien formés, instruits, autonomes et dotés d’une conscience politique. L’autre pilier de la démocratie qui continue à souffrir d’un certain déficit d’image malgré les réformes entreprises notamment la sortie du parquet du giron gouvernemental est l’appareil judiciaire. Or, sans juges qui ont les moyens de leur indépendance, point de justice saine et efficace.
Pour changer de catégorie, il faut aujourd’hui accélérer le rythme des réformes portées par S.M le Roi Mohammed VI dont la politique volontariste royale a permis la modernisation, à marche forcée, du Royaume pour qu’il tire mieux profit de son capital stabilité et de son emplacement stratégique. La stratégie des grandes infrastructures, initiée il y a plus d’une décennie par le chef de l’État, commence à porter ses fruits, faisant aujourd’hui du Maroc une destination privilégiée des grands groupes (automobile et aéronautique notamment) en quête de nouvelles parts de marché en Afrique et même en Europe. Le Maroc a encore plus d’atouts dans la nouvelle donne des relations internationales imposée par la guerre de Poutine. Il appartient au gouvernement d’accompagner cette mutation planétaire en rendant plus attractif l’environnement des affaires qui continue à souffrir de certaines lourdeurs rédhibitoires. Dans le domaine social, les défis sont encore plus importants avec les conséquences du virus covidéen et celui de la guerre poutinienne sur l’érosion du pouvoir d’achat, l’augmentation de la pauvreté, la montée du chômage des jeunes et le creusement des inégalités…
En 23 ans de règne, le Roi Mohammed VI a changé le Maroc en interne mais aussi sa perception depuis l’étranger en le repositionnant sur l’échiquier diplomatique régional et international. Alliance stratégique avec les monarchies du Golfe, partenariat rénové avec l’UE, relance des relations avec l’Espagne sur des bases plus solides, coopération tous azimuts avec l’Afrique et, last but not least, rétablissement des relations avec Israël.
Dans sa vision du monde, le chef de l’État estime que le Maroc partage une communauté de destin avec les uns et les autres, qui va au-delà des intérêts économiques. Une concordance de vue pour une vie meilleure pour tous.