Dans la vie, nous sommes constamment en quête d’un modèle ou d’un archétype des choses, parce qu’il n’y a plus d’originalité dans ce monde et que la vie s’organise comme bon lui semble. Coronavirus est la plus grande épreuve que la vie – ou Dieu – nous ait infligée; nous allons droit à la collision puisque nous ne pouvons prévoir ni ses manœuvres ni ses ramifications.
De là, nous sommes très mal à l’aise avec nous-mêmes, et nous sommes incapables de nous regarder en face. L’accumulation de sensations indéfinissables et d’expériences personnelles fait de nous une espèce fragile programmée pour ne pas se réprimer: la fragilité nous pousse à tout. Tout le monde a beau être parfait, personne ne l’est autant qu’il le croit. Nous nous évertuons à parler profusément comme si nous sommes à la recherche de quelqu’un qui puisse nous écouter et éponger nos craintes ; nous avons constamment besoin de l’effet cathartique. On se demande si c’est notre ego ou de l’inconscience, mais visiblement nous avons un talent distingué pour flatter notre amour-propre.
Nous sommes obligés de vivre avec ce qui nous hante à l’intérieur, et pour nous protéger de nos souffrances, nous nous fions à des fantasmes conscients et aveugles comme le mal et la vengeance. Par exemple, les hommes qui se complaisent à violenter les femmes, sont généralement des personnes soumises dans leur vie professionnelle. Comparez aussi la façon dont une personne accède à un poste et sa manière de se comporter une fois qu’elle l’a. La désillusion… La vanité de ses propos limite sa propension à l’intégrité. C’est un peu comme ces loosers qui trinquent avec les héros et croient pouvoir ainsi farder leur lâcheté. La souffrance et la douleur sont inépuisables… Continuons à les solliciter pour défoncer encore plus notre fragilité … et si on arrive à surmonter certaines étapes ce n’est qu’à l’aide de remontants chimiques, un autre fantasme aussi sombre que les précédents. Bref, beaucoup font semblant que tout va bien et certains ne font aucun semblant de rien. Pour beaucoup, il est difficile de tourner la page et de remettre les idées en place, mais à force de gueuler et de pester, nous risquons de nous froisser un muscle ou de nous fendre le cœur. L’idéal serait qu’une crise, comme cette saloperie de maladie, puisse déboucher sur une profonde transformation et une régénérescence de notre espèce, mais c’est pratiquement impossible avec des gens qui n’ont d’intérêt que pour la parlote, la provoc, les joujoux et la frime.