Dans la vie, les conneries n’ont pas de limites et les cons poussent comme du chiendent dans les pâturages. Vous n’imaginez pas le nombre et le poids des attentes que fait peser la société sur nous et qui ne sont finalement que des projections de nos peurs et angoisses qu’elle engraisse continûment. La société ne cherche qu’à contrôler nos idées et nos actes. Notre vie privée est devenue un mythe, une affabulation grotesque et les réseaux sociaux sont devenus divertissants, rien de plus. C’est à l’image d’un bar ou d’un bordel public où on peut s’éclater et s’envoyer en l’air. Les intellos ! arrêtez de « remuer toutes choses » et de « chercher la vérité ». Un nouveau métier va faire de vous des laissés pour compte. Pas de manuel, pas de référentiel, aucune formation, juste de la tchatche …… Les influenceurs ! On dirait une espèce messianiste venue au monde coiffée et vernie, et pleine d’idées révolu(tionnair)es au menu pour avoir de l’ascendant sur vous. Ça vous donne l’impression que vous vivez dans un monde où vous manquez terriblement de motivation et de savoir-faire et que la providence vous envoie ces va-de-la-gueule pour vous apprendre à vivre. Très futé !
Il est à croire que les gens se réveillent le matin avec la dégaine d’un looser, sans inspiration, ni motivation, et ils n’ont de pensée que pour leur motivateur providentiel pour qu’il leur procure cette dose d’énergie. Une vidéo, un live constituent le rituel cérémoniel pour les hypnotiser. Visiblement, il n’y a pas de règles pour adhérer à l’ineptie. Il suffit que vous leur donniez accès à vous et ils peuvent vous vomir dessus tout leur dégueulis. Ils sentent qu’ils ont un devoir envers vous et vont tout faire pour pointer le bout de leur nez dans votre vie. Ils s’annoncent comme experts en tout et guettent les gens en mauvaise posture pour cristalliser leur sentiment d’urgence avant de se mettre à consommer leur désarroi et leur niaiserie. Bref, ce sont des gens qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas et, côté intelligence, reconnaissons qu’ils sont complètement largués. Seules des personnes qui décrochent complètement de leur vie trouveront le moyen de s’immiscer dans celle des autres, comme pour exalter un espoir sans substance. Les gens – ou les suiveurs – feront ce que ces influenceurs attendent d’eux : se noyer dans la superficialité et rester prisonnier(s) des schémas établis. De plus, ils ont constamment besoin de l’effet cathartique ; parce qu’ils ont l’impression que leur vie leur file entre les doigts, ces gens transfèrent leurs craintes vers ces « influenceurs » qui font autorité.
Avoir quelque chose à perdre, c’est ce qui nous motive dans cette vie ; n’avoir rien à perdre, c’est avoir la possibilité de gagner quelque chose. Dans la vie, rien n’est fait gratuitement, même quand un bienfaiteur fait du bien, il a son idée derrière la tête. Tout est une question de fric, parce que le fric ne représente que le fric. Pour ces « inspirateurs », l’idée c’est de tirer profit des gens quand ils sont fragiles et vulnérables, ces mêmes gens qui n’ont d’intérêt que pour le vernis. Ils ne leur vendent rien, ils flirtent avec leur fragilité et stimulent leur affect comme pour les apprivoiser. Le pari est gagné, le jackpot aussi. Ce sont des gens qui aiment se vautrer dans l’incertitude et la détresse de leurs spéculations et radotages. Tous n’ont aucune interaction avec leur environnement, mais juste avec le virtuel. Des trucs qui risquent, à la longue, de remonter à la surface et de leur péter à la gueule. C’est un peu comme lorsqu’on pisse : qu’on secoue le sexe ou qu’on le frotte ou qu’on l’essuie, les dernières gouttes seront toujours pour la culotte et le pantalon.
Le comble de la déraison c’est quand ces gens se permettent de donner des conseils, soi-disant, purgatifs et réparateurs de préjudices : aux femmes qui pâtissent des infidélités de leurs maris, ils diront : « mesdames, n’hésitez pas à engager des amants parce que l’exclusivité est nuisible à votre équilibre psychosomatique». Un vrai simulacre de sagesse … et des gens au savoir-vivre impeccable. Rien que pour leur subtilité, on devrait les oscariser et leur consacrer un Top 10 des meilleures idées. Résumons ! Ces « influenceurs » transitent par le mensonge et le bluff pour gagner de l’argent sans mouiller leurs chemises. Ils croient pouvoir réaliser les fantasmes des gens en exploitant leur détresse et en réduisant leur culpabilité. Ces conseilleurs ne sont pas des payeurs, par contre, ce sont de sacrés encaisseurs. Les influenceurs avec leurs fan-clubs, c’est comme des péteux et des pétasses au pays des blaireaux. Ce n’est pas un conte de fées. Immondices et sottises ; le marais est bien bourbeux et les sangliers s’y barbotent plaisamment, mais qui s’y frotte, s’y pique.