Complètement malaaaade ! Comme la plupart des Marocains, Lhaj Miloud a le cœur gros, le corps endolori et il en veut au monde entier ! Se faire éliminer, pourquoi pas ? En football, il faut bien un vainqueur et un vaincu, ce n’est pas le problème… Et Lhaj Miloud n’est pas non plus du genre à imputer la responsabilité des échecs de l’équipe nationale aux autres… Il ne fera donc allusion ni aux grigris, ni à l’état des terrains ni à l’arbitrage… Lequel, d’ailleurs, en toute objectivité nous a même été plutôt favorable… Merci, le Sénégal, on saura s’en souvenir, le moment venu !
Non, s’il y a quelqu’un à qui Lhaj Miloud en veut à mort, c’est bien au sélectionneur national… «Jugez-moi, sur les résultats qu’il disait»… Et dimanche il n’y avait ni manière, ni résultat ! Le Onze national était brouillon et maladroit… Et le pire qui pouvait lui arriver, c’était de marquer un but en début de partie… Un but sur penalty que l’arbitre sénégalais allait généreusement nous accorder et que Boufal allait magistralement concrétiser… Et ce fut tout! Les Marocains ont oublié qu’un match durait au moins 90 minutes sans tenir compte du temps additionnel et des prolongations éventuelles, en cas d’égalisation… Des Lions de l’Atlas que Lhaj Miloud qualifierait plutôt pour l’occasion de « Lionceaux de Bouskoura », pensaient ingénument qu’ils pouvaient gérer ce résultat minimaliste et subir la pression des Pharaons piqués au vif, et surtout réveillés par ce but encaissé prématurément.
C’est donc une équipe égyptienne libérée et estimant – à tort ou à raison – avoir subi une injustice d’entrée de match qui allait faire parler la poudre et accaparer le ballon près des deux tiers du temps ! Un véritable rouleau compresseur qui allait malmener nos valeureux internationaux qui ne furent que l’ombre d’eux-mêmes… Le valeureux Hakimi en a même perdu sa chaussure puis son short ! A propos, c’est bien de joueurs professionnels évoluant dans de grands clubs européens que nous avions affaire ? Des joueurs censés être préparés physiquement et mentalement… Et qui erraient hier sur le terrain comme des âmes en peine ! Se contentant de balancer de grands ballons dans les airs comme de vulgaires joueurs de plage ! Alors, soit ces joueurs étaient vraiment incapables d’appliquer les consignes de l’entraîneur, auquel cas ils n’ont pas leur place en sélection nationale… Il faut donc tous les remercier et passer à autre chose ! Soit de consignes claires, il n’y en avait point, les joueurs étaient livrés à eux-mêmes et dans ce cas, c’est le coach qu’il faut changer… Ce coach dont le bon peuple a supporté plus que de raison la morgue et l’arrogance en attendant les résultats promis! L’heure du jugement a donc sonné et le peuple réclame désormais sa tête ! Un peuple dont la non-sélection de sa coqueluche, Hakim Zayach, lui est d’ailleurs restée en travers de la gorge… Vox populi, vox dei ?
Lhaj Miloud a écouté les débats avant et après le match, louant les qualités des uns et des autres, évoquant de subtils schémas tactiques, des «quatre-quatre-deux», «trois-quatre-trois-deux », etc. Mais il eut beau chercher, il ne vit sur le terrain que onze joueurs désemparés et une équipe aux abois prenant eau de toutes parts ! Alors on fait quoi maintenant ? Le football reste un sport et ce n’est pas humiliant de subir une défaite… Par contre, c’est humiliant de refuser le combat et de perdre sans jouer ses véritables valeurs et en comptant sur la baraka… Ce n’est pas fair-play, en plus d’avoir tout fait pour perdre, de s’en prendre à l’adversaire ou de céder à ses provocations en déclenchant des batailles sur le terrain et dans les vestiaires… Même si nos adversaires du jour ne sont pas non plus des enfants de chœur !
La page est maintenant tournée… Il s’agit désormais de se préparer à la prochaine étape, celle des éliminatoires à la coupe du monde du Qatar… Un nouvel obstacle nous attend, représenté par la République Démocratique du Congo, ex-Zaïre, qui nous a déjà joué un mauvais tour par le passé et qui n’attend certainement pas la double confrontation de mars prochain en victime expiatoire ! Alors, on fait quoi de ce coach imbu de sa personne ? On peut certes céder à la colère justifiée des supporteurs et le virer sans autre forme de procès… Sachant cependant que cela risque de nous coûter encore un bras, le vieux Renard (on préférait l’autre !) ayant, comme il se doit, certainement veillé à insérer une clause prévoyant des dommages-intérêts conséquents au cas où ce scénario malencontreux se réaliserait. Mais en plus, le temps nous est compté ! Aussi, désigner un nouveau sélectionneur ne servirait sans doute pas à grand-chose, et constituerait un cadeau empoisonné pour le « malheureux élu» qui risque de se voir grillé avant même d’avoir eu le temps de faire ses preuves…
Gageons que le débat va être chaud entre les partenaires de l’un et de l’autre scénario ! Quant à Lhaj Miloud, tout ce qu’il souhaite, c’est que le futur sélectionneur soit un homme du cru ! Un Marocain qui connaît la mentalité de ses compatriotes, leurs qualités et leurs défauts. On y gagnerait au moins une économie conséquente en devises, toutes choses égales par ailleurs ! Et surtout Lhaj Miloud réclame une véritable équipe nationale, c’est-à-dire qui soit constituée d’au moins 50 % de joueurs évoluant dans «La Botola» ! Pourquoi toujours attendre que la reconnaissance de nos talents vienne d’ailleurs pour se décider à leur faire confiance ? En football comme dans bien d’autres domaines! A propos, l’Égypte a déjà remporté sept coupes d’Afrique, et s’achemine résolument vers une huitième consécration, avec une majorité de joueurs évoluant localement ! A méditer, non ?