Khouribga, une ville française… (6)

le seigneur Boujilali, père de Jilali, superviseles méchouis célébrants la circoncision de son premier enfantné la semaine de la mort du Sultan Hassan 1er en 1894. En mêmetemps, il écoute religieusement les nouvelles fraîches du polycompétent 7ajam (coiffeur, barbier, saigneur, arracheur de dents, coupeurde prépuces) qui vient de procéder safely à la circoncision de Jilali. Ce7ajam est un marchand itinérant de souk en souk qui diffuse les Breaking News de tribu en tribu au rythme des pas de son mulet. Boujilaliapprend ainsi que le Sultan Hassan 1er a fait appel à des instructeursmilitaires étrangers.Hassan 1er essaya de doter le pays d’une marine moderne susceptible de surveiller les côtes, de lutter contre la piraterie, de fairediminuer la contrebande et de développer les moyens de transportmaritimes. Il commanda deux canonnières et une corvette à l’Italie,acheta un vapeur baptisé « Hassani » à Liverpool qui entra en service en 1882. Ce développement économique du pays se heurtait àla situation archaïque des moyens de communication et à l’indigencedes magasiniers du Ma5zen. Les efforts de Hassan 1er se portèrentsur les infrastructures de communication : routes, ponts, ports et unprojet de chemin de fer. Dans le domaine agricole et industriel, desprojets d’implantation de coton et de canne à sucre dans les régionsde Marrakech et d’Agadir furent encouragés. Une manufacture et unecotonnade à Marrakech furent fondées. À Tanger fut monté un moulinà vapeur et à Fès fut introduite la première imprimerie au Maroc.Hassan 1er continue les réformes initiées par son père Mohamed IV etdécide en 1881 de frapper de nouvelles pièces d’argent. La nouvellemonnaie frappée à Paris comprend le « Rial 7assani », le « Noss rial» (1/2 rial), le « Rba3 rial » (1/4 rial) et « Jouj Belliour » (1/10 rial).L’imprimerie arrive enfin au Maroc, plus de 4 siècles après que cettetechnique eut été mise au point par Gutenberg et ses ouvriers. Leplus ancien ouvrage complet imprimé par Gutenberg qui subsiste à cejour date de 1455. C’est un ouvrage intitulé « Une admonition de lachrétienté contre les Turcs ». La technique d’impression fut introduitepar les Français en Algérie (1845) et en Tunisie (1860). Un notablede Taroudant aurait rusé pour familiariser les Magasiniers du Makhzen avec ces nouvelles machines : il se procura le matériel en Égyptepuis en fit don au sultan. Un imprimeur égyptien, engagé pour un an,accompagna le matériel et ne put produire le premier livre lithographié au Maroc qu’en mars 1865. Soit 20 ans après l’Algérie et 410ans après l’Allemagne. La nouvelle imprimerie fut d’abord installéeà Meknès avant d’être transférée à Fès où elle fonctionna jusqu’en1871, au lieu-dit Zan9at al Bar9ou9a. Durant cette période, l’imprimerie produisit six ouvrages dont un en cinq volumes. De nombreuxartisans marocains furent formés. À partir de 1872, l’imprimerie devint une affaire privée gérée par la famille bleue « Lazra9 en arabe »qui s’était spécialisée dans cette technique et put produire, à la fin duXIXe siècle, près de quarante ouvrages. À l’aube du XXe siècle, Fèscomptait quatre ateliers lithographiques, dont l’un resta en fonctionjusqu’en 1944. Quant à l’imprimerie typographique, elle fut d’abordintroduite à Tanger en 1880 pour publier des journaux en langues européennes. Neuf ans plus tard, en 1889, fut introduite dans la mêmeville une imprimerie typographique arabe pour publier le journal AlMaghrib. Il fallut attendre 1908 pour que le sultan Moulay-Hafid fassevenir à Fès une première imprimerie typographique achetée au Caire.Des projets de fabrique de papier à Essaouira et de verrerie à Tangerfurent élaborés ainsi que le début d’exploitation de certains gisementsminiers (charbon, plomb et cuivre).

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