Léopold Sédar Senghor, né le 9 octobre 1906 au Sénégal, est décédé le 20 décembre 2001 en France. Senghor est arrivé pour étudier à Paris en 1928. Entre l’âge de 22 à 38 ans, Senghor qualifie ses débuts d’étudiant en France de « 16 ans d’errance » ! Il a commencé en classes préparatoires littéraires à Paris dans le lycée Louis-le-Grand. Dans ce lycée, il se lie d’amitié avec un futur premier ministre de De Gaulle et futur président la France : Georges Pompidou. Il obtient une licence de lettres en 1931. Il a été un homme d’État français puis sénégalais, poète, écrivain et premier président de la république du Sénégal. Il a été ministre en France avant l’indépendance du Sénégal et il fût le premier Africain à siéger à l’Académie française. Sa poésie, fondée sur le chant de la parole incantatoire, est construite sur l’espoir de créer une Civilisation de l’Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Par ailleurs, il approfondit le concept de négritude, notion introduite par Aimé Césaire qui la définit ainsi : « La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être Noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture. »
Ma Négritude est un poème de Léopold Sédar SENGHOR publié en 1934 dans le recueil : « L’Étudiant noir » : «Ma Négritude point n’est sommeil de la race mais soleil de l’âme ! Ma négritude vue et vie.Ma Négritude est truelle à la main, est lance au poing. Réécade. Il n’est question de boire, de manger l’instant qui passe ! Tant pis si je m’attendris sur les roses du Cap-Vert ! Ma tâche est d ‘éveiller mon peuple aux futurs flamboyants ! Ma joie de créer des images pour le nourrir, ô lumières rythmées de la Parole ! ». Un autre poème a été publié en 1973 dans le recueil « Lettres d’hivernage ». « Et le soleil boule de feu, déclive sur la mer vermeille. Au bord de la brousse et de l’abîme, je m’égare dans
le dédale du sentier. Elle me suit, cette senteur haute altière qui irrite mes narines délicieusement. Elle me suit et tu me suis, mon double. Le soleil plonge dans l’angoisse dans un foisonnement de lumières, dans un tressaillement de couleurs de cris de colères. Une pirogue, fine comme une aiguille dans une mer immense étale. Un rameur et son double saignent les grès du cap de Nase quand s’allume le phare des Mamelles au loin. Le chagrin tel me point à ta pensée. Je pense à toi quand je marche, je nage, assis ou debout, je pense à toi le matin et le soir ! La nuit quand je pleure, eh oui quand je ris. Quand je parle je me parle et quand je me tais. Dans mes joies et mes peines. Quand je pense et ne pense pas. Chère je pense à toi ! Pour finir, un troisième poème « humoristique » lu par Senghor lui-même à cette adresse Internet : https://youtu.be/lpqGJXPzxME. (À suivre)
Beurgeois Gentleman