Le 6 novembre 1975, le Maroc récupérait ses provinces du sud et parachevait en même son intégrité territoriale, à la faveur d’un coup de maître de feu Hassan II : la Marche Verte. Quarante cinq ans après, l’esprit de cette épopée, toujours vivace dans la mémoire collective, immortalisée par des images inoubliables et des chansons culte, se poursuit autrement. Avec de nouvelles séquences qui confortent le Maroc dans la justesse de sa première cause : l’ouverture par des pays amis de consulats à Laâyoune et Dakhla. Cette dynamique, véritable lame de fond appelée à se développer, a commencé en décembre 2019 avec l’ouverture à Laâyoune d’un consulat général. Depuis, d’autres pays, la Côte d’Ivoire, Djibouti, Burundi, Guinée et Libéria, lui ont emboîté le pas en l’espace de moins d’un an. Le 24 octobre dernier, c’est au tour du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau et de la Guinée équatoriale d’ouvrir leurs représentations diplomatiques à Dakhla.
Que ces Etats aient ressenti le besoin d’être diplomatiquement présents au Sahara montre que cette dernière est devenue un lieu de résidence pour leurs ressortissants. Ce qui signifie que les provinces sahariennes offrent aujourd’hui des opportunités économiques intéressantes résultant de l’effort de développement colossal consenti par les pouvoirs publics marocains depuis plus de quatre décennies. Sur un plan géopolitique, ces ouvertures représentent des gestes symboliquement forts qui traduisent une évolution considérable dans la perception de ce conflit factice par la communauté internationale. La reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur ses territoires du sud, que lui dispute l’Algésario depuis plus de 40 ans, va aujourd’hui au-delà des prises de positions verbales classiques en faveur de la marocanité du Sahara ou des retraits de reconnaissance de la pseudo république arabe sahraouie. Désormais, les pays amis, essentiellement africains, vont plus loin dans l’appui à la cause du Maroc et acceptent que leur drapeau flotte sur dans le ciel de Laâyoune et Dakhla…
Le Polisario et son sponsor algérien n’arrêtent pas d’être sonnés en s’ensablant jusqu’au cou dans les mirages du désert. Et voilà que ce ballet diplomatique saharien, inauguré par des pays du continent, prend une dimension toute particulière avec la décision franchement inattendue des Emirats arabes unis d’ouvrir un consulat à Laâyoune. Cette décision est tellement importante qu’elle a été annoncée mardi 27 octobre non pas par le ministère des Affaires étrangères comme c’est le cas dans ce genre d’événement mais par le cabinet royal qui l’a qualifié de « historique ».
Il paraît risqué voire dangereux pour la stabilité dans la région de pactiser avec une bande de mercenaires marionnettes qui ont montré leur capacité phénoménale à manger à tous les râteliers…
Historique parce que Abu Dhabi est la première capitale arabe à proclamer sa volonté d’ouvrir une antenne diplomatique au Sahara marocain. Le geste très fort de ce pays du Golfe va certainement ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires dans le monde arabo-musulman où le Maroc compte des soutiens très solides. Le cercle vertueux autour du dossier du Sahara marocain s’est installé depuis le retour du Royaume, en janvier 2017 à l’initiative de S.M le Roi Mohammed VI, dans l’Union africaine (UA), qu’il avait quittée en 1984 en guise de protestation contre l’admission scandaleuse de la prétendue RASD au sein de cette organisation.
Depuis cet événement majeur du retour à l’UA qui rompt avec la politique contreproductive de la chaise vide, Rabat enchaîne les succès diplomatiques grâce à une stratégie proactive conduite par le ministre Nasser Bourita qui a marqué, il faut le reconnaître, des points précieux jusque dans les citadelles traditionnelles de l’Algésario dont la supercherie, enveloppée dans les oripeaux d’un discours trompeur développée par l’Algérie sur le droit des peuples de disposer d’eux-mêmes, a éclaté au grand jour. Il ne reste plus en principe à Alger que de revenir à de meilleurs sentiments envers son voisin qui a bien résisté à sa guerre d’usure, par Polisario interposé, et déjoué toutes ses manœuvres hostiles à son intégrité territoriale. Mais la junte militaire locale, qui n’a arrête pas d’être obsédée par le Maroc, aura-t-elle l’intelligence de reconsidérer sa relation de voisinage pour reconstruire un avenir commun que l’aventurisme politique de ses dirigeants ont sérieusement compromis ?
En fait, la marche du 6 novembre ne s’est jamais arrêtée. Sous la conduite de S.M le Roi Mohammed VI, elle s’est poursuivie sans relâche dans le temps et dans l’espace sous de nouvelles formes. Sous forme d’une bataille permanente pour faire jaillir, au prix d’un effort national colossal en termes d’investissements dans les infrastructures, de ces terres marocaines désertiques des villes pleines de vie et de vitalité. La bataille est économique et sociale ; elle a permis l’intégration des populations locales dans leur environnement. Mais aussi diplomatique, en ce sens que les adversaires de l’intégrité territoriale du pays, toujours en embuscade, n’ont jamais mis le moindre bémol à leur hostilité viscérale visant à faiblir le Maroc, en cherchant à l’amputer d’une bonne partie de ses territoires au profit d’une bande de mercenaires sans foi ni loi. 45 années donc se sont écoulées mais le Maroc est toujours debout malgré les moyens pharamineux déployés par l’ennemi qui a misé sur son effondrement, faisant à chaque fois pièce aux menées malveillantes de l’Algésario, déterminé plus que jamais à ne lâcher le moindre arpent de terre de son Sahara. A force d’être rejeté par les séparatistes, le plan d’autonomie, généreusement proposé par le Maroc en 2004 pour sortir par le haut de ce litige territorial fabriqué par l’Algérie, est en train de devenir caduc ; tant il paraît risqué voire dangereux pour la stabilité dans la région de pactiser avec une bande de mercenaires marionnettes qui ont montré leur capacité phénoménale à manger à tous les râteliers y compris celui du terrorisme et des détournements de l’aide internationale, du banditisme et du chantage.
Faut-il encore négocier avec ces gangsters du désert qui méritent en fait d’être arrêtés et jugés par un tribunal international pour leurs forfaits ? In fine, si autonomie il doit y avoir, il serait plus juste et prudent de la construire plutôt avec les Sahraouis de l’intérieur et non pas avec les traîtres qui ont pris les armes contre leur pays.