Agadir, un atout royal

La dernière visite royale à Agadir a fait beaucoup de bien à la ville et son arrière-pays. A cette occasion, le souverain a inauguré et donné le coup d’envoi à des projets et des chantiers assez structurants pour relancer le développement dans la capitale du Souss en lui offrant de nouvelles perspectives. Celles-ci passent par le Programme de développement urbain d’Agadir (2020-2024) conçu pour renforcer sa vocation de pôle économique intégré et de locomotive de toute la région. La plate-forme de ce décollage est déjà prête, inaugurée par le souverain, à savoir la Cité de l’innovation Souss-Massa, une émanation de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle, visant à stimuler l’entrepreneuriat et l’émergence de startups innovantes grâce au processus de l’incubation. L’élément fondamental de ce dispositif, est incarné par une autre Cité non moins fondamentale, celle des métiers et des compétences dont le souverain a lancé les travaux en vue de faire faire un saut qualitatif à la formation professionnelle dont le rôle est non seulement décisif dans l’émergence de la technicité mais peut être hissé au rang de facteur de compétitivité d’un pays. De l’avis de tous, le Roi Mohammed VI a remis Agadir, à coup de projets de plusieurs milliards de DH, sur les rails d’une renaissance prometteuse et durable. A charge pour les forces vives de la ville,  élus et opérateurs économiques notamment, de prendre le train de la relance en marche en y accrochant les wagons de l’initiative et de l’entrepreneuriat que la ville semble avoir perdu.   

L’intérêt agissant du souverain pour le Souss qui procède d’une vision dynamique s’inscrit dans la continuité de son discours du Trône 2019 où il a mis en exergue « la centralité géographique de la région d’Agadir » 

Une ville qui s’est installée bizarrement dans une longue léthargie économiquement pénalisante. Ce qui ne sied guère à son statut de source d’un capital berbère fort et précurseur qui a enfanté historiquement une génération de self made men dynamiques qui ont réussi à jeter les jalons de groupes prospères. Cela fait au moins une décennie que la capitale du Souss, naguère réputée pour le dynamisme de ses habitants,  ne charrie plus d’enthousiasme, comme plombée par l’on sait quel fatalisme. A en juger par la grisaille qui frappe son paysage urbain dépourvu de nouveauté, le visiteur avisé a l’impression que le temps y a suspendu son vol. Pour celui qui a connu la ville d’antan, du temps de Akhannouch président de région,  qui lui a insufflé une véritable dynamique, ne peut s’empêcher de pousser un soupir de désolation devant les signes d’une décadence de l’une des grandes villes du Maroc.    

Sans conteste, Agadir, de par l’importance de son potentiel (agriculture, tourisme, pêche) et la diversité de ses attraits,  mérite mieux que le sort peu envieux qui lui a été imposé par l’incompétence de ses élus, pas du tout à la hauteur des enjeux de développement locaux, et la résignation pour le moins incompréhensible de ses opérateurs. C’est la conjonction de ces deux facteurs qui a fait rater à Agadir l’opportunité économique extraordinaire que fut la construction de l’autoroute Casablanca-Agadir-Marrakech et son inauguration en 2010. Et pour cause.  Les différents acteurs locaux n’ont pas mis à profit la période des travaux pour mettre en route un programme d’investissements notamment dans le domaine touristique afin de capter une clientèle de séjour casablancaise et marrakchie. Résultat: l’autoroute n’a pas servi véritablement de levier de croissance pour Agadir et ses alentours. Les craintes de départ des opérateurs touristiques de Marrakech de voir l’effet autoroute se faire au détriment de leur activité ont été démenties par les faits. Mieux, le tronçon autoroutier Agadir-Marrakech a profité à la cité ocre devenue une destination très prisée par les gadiris qui fuient le temps d’un weekend l’ennui qui caractérise leur ville. L’intérêt agissant du souverain pour le Souss qui procède d’une vision dynamique s’inscrit dans la continuité de son discours du Trône 2019 où il a mis en exergue « la centralité géographique de la région d’Agadir » tout en appelant à relier par la voie ferrée Marrakech et Agadir et à accélérer la construction de la voie expresse Agadir-Dakhla. Sans doute, l’avenir de la perle du Souss se trouve aussi dans son ouverture économique effective sur son environnement proche que sont les Îles Canaries qui du fait de leur saturation territoriale voient dans Agadir leur seul espace de respiration et de croissance. Aux enfants de la capitale du Souss de s’appuyer sur ses multiples atouts pour faire d’Agadir un pôle d’investissement attractif et un lieu de villégiature animé où il fait bon passer ses vacances.

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