Le meilleur d’entre eux

Lors de son passage, jeudi 9 juin, en sa qualité de président du RNI à l’émission «confidences de presse » animée par l’excellent Abdallah Tourabi, Aziz Akhannouch a dévoilé quelques facettes de sa personnalité. Sous le l’opérateur économique accompli, à la compétence reconnue, à rebours de l’image que ses adversaires à court d’arguments tâchent laborieusement de donner de lui, pointe le patriote. L’homme engagé.  D’un naturel bonhomme et accessible.  Doté du sens des responsabilités et ancré dans les valeurs fondamentales du pays. Celui qui parle avec les accents de la sincérité a déployé pendant une heure environ ses arguments sur un ton serein, sans dénigrer personne. Seul objectif : Plutôt que de verser dans le racolage politico-médiatique et l’électoralisme habituels, partager avec les Marocains sa vision d’un Maroc qui avance dans la confiance et entreprend audacieusement pour relever les défis post-covid qui l’assaillent de tous parts et ne laisser aucun de ses enfants au bord de la route. Ceci passe évidemment par une rupture avec le style de gouvernance que les Marocains ont eu tout loisir d’apprécier à travers deux profils guignolesques, chacun dans son genre, Abdelilah Benkirane, le tribun madré qui raconte des blagues et Saadeddine Al Othmani, l’ectoplasme sans souffle qui n’intéresse que par ses bourdes à répétition. Le fkih a succédé au bouffon dans les circonstances que l’on sait. On a changé certes de Premier ministre. Mais rien n’a changé pour les Marocains dont le quotidien reste toujours difficile.

L’un comme l’autre, figés la plupart du temps dans des postures défensives faciles, ont montré clairement leur déphasage par rapport au rôle d’un chef de gouvernement digne de ce nom. Ni leadership politique, ni imagination au pouvoir, ni ascendant moral. Ni animation des équipes. En cause, l’absence d’un minimum de connaissance des problèmes du pays et leur incapacité à prendre de l’initiative tout en se cachant derrière de supposées mains invisibles qui les empêcheraient de travailler pour justifier leur inaction au pouvoir.  Résultat : Difficile de nier que les 10 ans de gouvernance islamiste, qui a montré ses limites au-delà du supportable, ont été porteuses de régression pour le pays. Citez une seule stratégie sectorielle conduite par un ministre PJD, la moindre réalisation emblématique ou projet ou texte de loi estampillée islamiste en 10 ans de pouvoir ? Pas la peine de chercher. Il n’y en a pas…  On connaît maintenant ce qu’est réellement le PJD qui s’est dévoilé malgré lui en se coltinant les contraintes du pouvoir : Juste une machine à égrener les voix des démunis qu’il engrange tout au long de l’année grâce à la charité politique intéressée dont il est le champion incontesté et non une mécanique intellectuelle qui produit des projets et apporte une valeur ajoutée au bénéfice de la collectivité. Plus grave encore,   les islamistes légalisés ont été pris plus d’une fois en défaut sur leurs supposés points forts : L’éthique et la moralité ébranlées par une série de scandales de mœurs impliquant certains de leurs figures.

De toutes les figures en compétition, Aziz Akhannouch, n’en déplaise à ses contempteurs pour lesquels il est l’homme à abattre, présente sans conteste le meilleur atout. Le profil le mieux adapté au contexte post-covid et ses multiples enjeux tant en interne qu’à l’international.

Du coup, la question est de savoir si, malgré ce bilan calamiteux, les Marocains voudraient s’infliger un troisième mandat islamiste au risque de compromettre sérieusement les chances du redressement du pays et de le voir sortir de ce désert politique où rien d’intéressant ne pousse. Il est clair que le Maroc a besoin, s’il veut rattraper le temps perdu, d’une rupture d’avec ces marchands de l’illusion et propulser aux commandes des responsables qui ont pour eux l’expérience et l’expertise dans la conduite des affaires publiques.De toutes les figures en compétition, Aziz Akhannouch, n’en déplaise à ses contempteurs pour lesquels il est l’homme à abattre, présente sans conteste le meilleur atout. Le profil le mieux adapté au contexte post-covid et ses multiples enjeux tant en interne qu’à l’international. Ni politicien démagogue à la Nizar Baraka ou la Abdellatif Ouahbi, ni gourou à la manière islamiste au verbe incantatoire. M. Akhannouch est un dirigeant politique d’un autre genre. Réaliste et pragmatique. Doté des qualités d’un meneur d’hommes et de la capacité de comprendre et de gérer des dossiers complexes compte tenu de son parcours d’industriel accompli mais aussi de sa longue expérience ministérielle qui lui a permis de rester en contact avec la vie réelle en labourant le Maroc  de long en large. De tous les ministres, il est de loin celui qui côté terrain a le plus d’heures au compteur. S’il est de notoriété publique que M. Akhannouch ne s’est pas enrichi de la fonction ministérielle – il est riche avant d’entrer en politique- il a en revanche enrichi l’action gouvernementale de son savoir-faire et de son expérience. Un homme qui a fait du bien à l’agriculture et aux agriculteurs grâce au Plan Maroc Vert ne peut que bénéficier de préjugés favorables pour impulser la même dynamique dans d’autres secteurs stratégiques comme l’éducation et la santé qui ont besoin d’une véritable feuille de route. Avec son projet politique consistant et cohérent pour le pays qu’il a décliné dans le programme chiffré du RNI, Aziz Akhannouch a la capacité de rassembler et à susciter l’adhésion au-delà les clivages partisans. Pour une fois qu’un parti se détache et incarne une alternative politique prometteuse…

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