A ce jour, nul ne peut prétendre savoir tout sur le coronavirus. Son mode opératoire et la manière avec laquelle il se transmet, attaque et se propage comme une traînée de poudre redoutable. Et pourquoi ses symptômes sont visibles sur telle personne et pas sur telle autre. Les asymptomatiques, par lesquels la maladie peut être relancée et anéantir tous les efforts titanesques consentis sur plusieurs fronts, font trembler et suffoquer les gouvernements du monde entier.
Perplexe et humble à la fois, la communauté médicale et scientifique mondiale apprend chaque jour des choses nouvelles sur la pandémie mais elle ne sait toujours pas grand-chose sur cette maladie mystérieuse, tueuse silencieuse, à y regarder de plus près, moins des êtres humains que du business mondialisé qu’elle a mis à terre en l’espace de quelques semaines.
Au début sous-estimée, comparée à une grippe saisonnière puis à une forme de pneumonie, la maladie du Covid-19 a montré très vite qu’il est bien plus coriace et complexe, décidé à se jouer de la science et de ses sommités mondiales. Or, les symptômes du mal diffèrent d’un patient à un autre et les poumons ne sont pas les seuls organes touchés. Par ailleurs, il convient peut-être de convoquer la métaphysique pour tenter de comprendre pourquoi le coronavirus a fait beaucoup plus de dégâts humains en occident et épargné de manière remarquable le continent noir. L’anticipation et les mesures préventives, la jeunesse de la population africaine et son expérience des épidémies n’expliquant certainement pas tout, il faut bien avancer sur le chemin ardu de la connaissance de ce virus très déroutant pour mieux cerner ses fonctionnalités. Un immense continent à explorer plein de mystères qui restent à encore à percer et devant lesquels le cerveau humain, en l’état actuel de son savoir, a montré ses limites. Ne soyez pas étonné si demain on vous dit que le coronavirus est trop intelligent pour agir en aveugle et qu’il choisit bien ses victimes.
Avec le coronavirus, les plans de déconfinement les mieux pensés ne peuvent relever que de l’expérimentation hasardeuse et l’on voit bien que les certitudes les plus ancrées ont crevé comme autant de bulles illusoires.
Une foultitude d’inconnues subsiste en effet. Sur les séquelles et l’immunité, la génétique et la saisonnalité. Comment il se transmet avec exactitude, comment déceler sa présence, le prévenir, contenir sa progression fulgurante et le neutraliser? Un immense mystère indéchiffrable entoure aussi la dynamique des chaînes de transmission individuelles et les sources de contamination. Malgré tant d’incertitudes, les gouvernements de plusieurs pays occidentaux se sont résignés, entre crainte et espoir, à déconfiner après plus d’un mois d’enfermement de leur population qui a renoué avec les joies d’une liberté fût-elle sous contrôle. S’il faut bien faire redémarrer la machine économique pour limiter les dégâts, tous vivent dans l’angoisse de l’arrivée d’une deuxième vague, susceptible de provoquer un retour à la case départ qui flanquerait par terre les acquis du premier confinement. Les plus pessimistes tentent de voir au-delà de la vague pour deviner ce qui cache derrière, suggérant que le pire n’est peut-être pas derrière nous…
Avec le coronavirus, les plans de déconfinement les mieux pensés ne peuvent relever que de l’expérimentation hasardeuse et l’on voit bien que les certitudes les plus ancrées ont crevé comme autant de bulles illusoires.
Irrigués par la foi, les croyants de toutes les religions, eux, sont inébranlables dans leurs convictions, ne se cassant pas trop la tête devant ce qui leur semble être une évidence aussi claire que l’eau de source. Pour eux, les accusations trumpiennes que le coronavirus est une création chinoise ne sont que balivernes qui flairent trop la mauvaise foi. Ces esprits branchés sur l’au-delà croient déceler dans le coronavirus l’empreinte d’une force supérieure qui a rebooté une terre à la dérive pour une réinitialisation devenue nécessaire, laissant l’homme, livré à lui-même, miné par la peur et le doute, tâtonnant dans les ténèbres d’une recherche hautement hypothétique. Qui peut paralyser le globe, sinon son créateur ?