Produit de large consommation eu égard à leur prix abordable (entre 17 et 18 DH le kilogramme), les viandes blanches ont de nouveau pris l’ascenseur. La ménagère, qui espérait un retour à la normale avec la fin de Ramadan, a dû déchanter. Elle doit désormais débourser 28 à 30 DH pour un poulet d’un kg. Jamais les prix du poulet vif n’ont atteint un tel niveau au Maroc. Mais qu’est ce qui explique leur envolée sans précédent ? une baisse drastique de la production, selon les professionnels du secteur qui l’attribuent à un désinvestissement accéléré dans l’aviculture nationale. A en croire une source auprès de l’Association nationale des producteurs des viandes de volailles (APV), beaucoup d’éleveurs ont été découragés par le renchérissement des prix des matières premières importées et entrant dans l’alimentation de la volaille qui représente plus de 60% du coût de production. Les prix ont été pratiquement multipliés par deux, passant de 3,25 DH à 5,70 DH le kilo. A ces frais de bec élevés s’ajoutent les autres charges fixes comme le coût de la main d’œuvre et celui du chauffage des poulaillers… Résultat : La profession, dont une bonne partie de volaillers est endettée, n’arrive pas à suivre et préfère quitter une activité de moins en moins rentable. Pour réduire la tension sur les prix, le gouvernement a décidé récemment de supprimer la TVA à l’importation des aliments composés. Mais cette mesure n’a pas vraiment eu l’effet escompté, profitant essentiellement aux gros producteurs. Faute de production nationale suffisante, le Maroc, autrefois grand pays volailler, risque pour nourrir sa population d’intensifier ses importations américaines des chairs blanches autorisées en août 2018. Ils ont tué la poule aux œufs d’or. La ferme Maroc est en danger. Pour la sauver, les pouvoirs publics n’ont d’autre choix que de la subventionner en créant une caisse de compensation pour l’alimentation du bétail et de la volaille.
- jeu, 21 novembre 2024