Grosse secousse dans l’univers du tour operating. FTI Touristik GmbH, la société mère du groupe FTI et troisième voyagiste en Europe, a déposé le lundi 3 juin une demande d’une procédure d’insolvabilité auprès du tribunal local de Munich. La même procédure sera effectuée pour chacune de ses filiales. Pour le secteur, il s’agit du plus gros revers après la faillite de Thomas Cook en 2019. Seule la marque de tour opérateur FTI Touristik est directement concernée. Toutefois, des demandes correspondantes seront également déposées ultérieurement pour d’autres sociétés du groupe. En outre, de nombreux fournisseurs ont insisté sur le paiement anticipé. Il en est résulté un besoin accru de liquidités, qui ne pouvait plus être comblé jusqu’à la clôture du processus d’investissement. L’avenir du groupe de tourisme semblait assuré après les quelque 600 millions d’euros d’aides publiques reçues pendant la crise du Covid. Puis un consortium d’investisseurs piloté par l’américain Certares avait annoncé en avril vouloir reprendre FTI pour un euro et y injecter 125 millions d’euros en capitaux. Les autorités de la concurrence devaient encore approuver l’accord. Le gouvernement à Berlin n’a toutefois pas voulu accorder de nouvelles aides financières lors de négociations s’étant déroulées ce week-end. Le gouvernement fédéral a refusé toute nouvelle aide publique à FTI dont l’actionnaire majoritaire n’est autre que le milliardaire egyptien Samih Sawiris! Ça sent la faillite frauduleuse? « Du point de vue du contribuable, il est juste que FTI ne soit pas sauvée », souligne Tim Wagner, député du FDP au Bundestag et membre de la commission du tourisme. « L’entreprise était en difficulté depuis un certain temps ». D’autres voyagistes auraient réussi à s’en sortir par leurs propres moyens. « Le fait que FTI n’ait pas réussi à se redresser malgré un chiffre d’affaires élevé et un bon carnet de commandes est aussi l’indice d’un concept déficient avec une politique de prix douteuse ». Reste à connaître l’ampleur des conséquences de de FTI group localement et à l’international, notamment au Maroc où le voyagiste en faillite possède quelques partenaires depuis 2012. Mais du côté de ces derniers, c’est le silence radio. Certains parlent de pertes pouvant se chiffrer à quelques dizaines de millions de DH.
- jeu, 21 novembre 2024