Le dossier de la grève des enseignants commence à tourner à la pantalonnade. Alors que le gouvernement misait sur un retour lundi 11 décembre des enseignants dans leur classes après la signature la veille avec « les syndicats les plus représentatifs du secteur » d’un accord censé plaire aux grévistes, ces derniers ont répliqué par une reconduction du débrayage du 14 au 16 décembre, accompagné de sit-in devant les directions provinciales du ministère de l’Éducation nationale ! Le retour de la semaine de vacances des élèves du public- ils le sont en fait depuis plus de deux mois- aura donc été une nouvelle déception pour eux et leurs parents, pris en otage par un dossier très mal géré depuis le début.
Ils ont beau s’entendre avec le gouvernement, les syndicats « les plus représentatifs», ne représentent plus grand-chose. Discrédités et grillés. C’est le principal enseignement de cette crise malheureuse qui risque de faire des petits.
Ce sont les coordinations autonomistes qui mènent le jeu sur fond de bras de fer avec l’exécutif qui négocie, dos au mur et sans aucune carte en main que celle d’un syndicalisme décrédibilisé pour faire fléchir les contestataires.
Déterminés plus que jamais à durcir leur mouvement, ces derniers veulent plus que les 1500 DH nets par mois d’augmentation en deux tranches, objet de l’accord du dimanche 10 décembre. L’une qui intervient à partir du 1er janvier 2024 et l’autre début 2025. Les grévistes ont également craché sur une valorisation de leurs indemnités mensuelles depuis le plus bas de l’échelle jusqu’au plus haut. Accusés de monter les enchères, les coordinations exigent le « rejet total du projet du statut unifié », la « fin du système de contractualisation », et l’acceptation de l’ensemble des demandes exprimées par les enseignants, dont 14 sont considérées comme « non-négociables ». Parmi celles-ci figurent « l’abandon du statut unifié », le « respect des droits syndicaux », « l’augmentation des salaires et des pensions de retraite », « la réduction de la pression fiscale sur les revenus dans le secteur » et « l’ouverture des concours de promotion à l’ensemble des enseignants qui ont des licences ou des masters ». La Coordination nationale des enseignants revendique aussi un « règlement rapide des problématiques de certaines catégories d’enseignants et personnel administratif » qui s’estiment lésées en termes d’échelles. La vie est une échelle. Les uns montent, les autres descendent. A votre avis, les enseignants grimpent ou dégringolent ?
- jeu, 21 novembre 2024