COP 30 : Grand raout climatique ou festival des bonnes résolutions en option ? 

Une manifestation qui dénonce les ennemis de la nature…

Laila Lamrani

À Belém, au cœur de l’Amazonie, la 30e conférence des parties sur le climat ( 10-21 novembre 2025) a promis d’être le « COP de l’action ». Résultat ? Une belle mise en scène… et un festival de constats embarrassants : objectifs affaiblis, financement paralysé, et un absent de marque, les États‑Unis. À croire que le climat… ça chauffe surtout quand on en parle.

Le grand show des promesses (et des contorsions) 

Souvenez-vous de 1,5 °C : objectif sacré de l’Accord de Paris. Lors de COP 30, le secrétaire général de l’United Nations a qualifié l’échec. Alors que les délégations multiplient les selfies et discours, les plans concrets restent timides : l’European Union a dû avaler un boule‑versement de sa propre cible climatique, passant d’une réduction de 90% à une version édulcorée à 85 % en dernière minute. Pendant ce temps, côté financement, on en est encore à promettre de l’argent… pour demain. Le fonds consacré au « loss & damage » est opérationnel… mais la pluie de dollars annoncée se fait attendre. Organiser un sommet climatique géant dans une ville de l’Amazonie paraissait symbolique. Sauf quand on apprend que l’infrastructure s’est construite… en dévastant la forêt. Les participants, eux, se plaignent du climat tropical… et pas seulement à cause du réchauffement. « Pas de clim dans la zone bleue », «toilettes rares», «hôtels hors de prix» : autant de signes que l’ambition était grande… mais le planning, lui, a fondu avant les glaciers. Et pour couronner le tout : les États‑Unis de Donald Trump n’ont même pas daigné dépêcher un représentant de haut rang.

Le message est clair : « Moi, ce sont les fossiles, pas les forêts ». La COP 30 ayant poussé la lourde machine des discours, des annonces et des regards verts bleus, il reste encore à démontrer que la « grande action » n’est pas qu’un plan pour demain. Quand la finance bloque, les objectifs reculent ; quand les objectifs reculent, la planète chauffe. Alors certes, on a planté quelques arbres… en plastique. On a signé des chiffres dans le vent. Mais pendant ce temps, la forêt continue de brûler, les glaciers fondent, et la planète, en proie aux événements météo extrêmes ( ouragans, pluies torrentielles, feux de forêts…) attend toujours que les hommes tiennent parole. Le grand show vert continue : applaudissements, fumée… et le véritable travail reporté à la prochaine édition.

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