Énième crise franco-algérienne : La junte des caporaux perd la boussole

Alors que la France et l’Algérie ont amorcé fin mars un dialogue en vue de dépasser leurs tensions diplomatiques qui durent depuis plusieurs mois, une nouvelle crise est venue tout remettre en cause.

Laila Lamrani

Retour donc à l’escalade diplomatique après l’annonce faite par le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué daté du 14 avril d’expulser 12 agents français. Une décision intempestive qui fait suite à l’arrestation « spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique par les services sous tutelle du ministère de l’Intérieur français, d’un agent consulaire d’un État souverain accrédité en France, en date du 8 avril 2025 ». En effet, trois citoyens algériens dont un agent consulaire ont été mis en examen vendredi 11 avril dans l’affaire de l’influenceur Amir Boukhros, enlevé et séquestré fin avril 2024 sur le sol français pour ses positions critiques envers la junte militaire algérienne. Quand, elle ne les élimine pas, elle les jette en prison sous des chefs d’inculpation fallacieux. L’écrivain Boualem Sansal l’a appris à ses dépens. « Ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », a regretté la diplomatie algérienne, alors que les trois hommes dans le viseur de la justice française sont poursuivis pour des faits graves qui disent long sur la véritable ADN de la junte au pouvoir à Alger, aux junte aux méthodes barbouzardes qui s’autorise tout pour faire taire ses opposants.

Le parquet national anti-terroriste avait en effet évoqué des mises en examen pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération le septième jour en relation avec une entreprise terroriste » ainsi que « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime ». La réponse de Paris est on ne peut plus claire : « Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement », a prévenu le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui a conseillé « aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours ». D’après le journal le Figaro qui cite une source française, l’Algérie cible à travers sa décision «le ministre français de l’Intérieur », en s’appuyant sur le fait que « les personnes expulsées sont toutes placées sous l’autorité de Bruno Retailleau ». Le locataire de la place Beauvau est devenue la bête noire du régime des caporaux pour avoir engagé avec ces derniers un bras de fer sur le dossier migratoire, en relation notamment avec les ressortissants algériens frappés d’OQTF qu’Alger refuse obstinément de reprendre.

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