Laila Lamrani
Malgré un cessez-le-feu supposé en vigueur depuis le 10 octobre, les bombardements se poursuivent dans l’indifférence quasi générale. Frappe après frappe, la population de l’enclave ravagée subit un cauchemar quotidien, entre famine, épidémies et hiver glacial.
À Gaza, la trêve n’est qu’un mot creux. Depuis l’annonce d’un cessez-le-feu le 10 octobre, l’armée sioniste a mené plus de 600 violations, selon les autorités locales. Le bilan humain est effroyable : plus de 360 morts et près de 900 blessés en quelques semaines, dans ce qui ressemble à un lent écrasement d’un peuple assiégé. « Où sont les médiateurs ? Où sont ceux qui ont négocié le cessez-le-feu ? », s’indigne Jihad Samir al-Arja, un habitant de Gaza interrogé par Reuters. « Chaque semaine, il y a des frappes, des assassinats, des bombardements. Ce n’est pas un cessez-le-feu, c’est une illusion. » L’accord prévoyait l’entrée quotidienne de 600 camions d’aide humanitaire. Dans la réalité, ce chiffre n’a jamais été atteint. Les blocages et contrôles imposés par l’armée des génocidaires continuent de freiner l’aide vitale, aggravant la famine et les risques sanitaires.
L’ONU parle d’une situation sanitaire « catastrophique » : moins de la moitié des hôpitaux fonctionnent, et ceux qui restent ouverts sont débordés. Les stocks de médicaments essentiels sont épuisés, les cliniques manquent de tout. L’arrivée de l’hiver ajoute à la détresse. Des milliers de familles vivent sous des tentes ou dans les ruines. Pour les enfants, l’humidité, le froid et la faim forment un cocktail mortel. L’UNICEF alerte : les cas de diarrhée aiguë ont bondi de 13 % en deux semaines, la jaunisse progresse à vue d’œil. Et pendant ce temps, les bombes continuent de tomber, dans un silence assourdissant. Le genocide palestinien se poursuit à « bas bruit ».








