Simulacre de Procès à Alger : Boualem Sansal risque une aggravation de peine en appel

Boualem Sansal.

Laila Lamrani

Le tribunal d’Alger a requis 10 ans de prison mardi 24 juin contre Boualem Sansal lors de son procès en appel. Le verdict sera rendu mardi 1er juillet.

L’écrivain franco-algérien avait été condamné le 27 mars 2025 à 5 ans d’emprisonnement  et à une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 36.000 DH, notamment pour « atteinte à l’unité nationale » par le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, aux ordres du régime. Otage d’un régime haineux et à la dérive, livré à un simulacre de procès, l’accusé fait face à d’autres chefs d’accusation farfelues montées de toutes pièces : « outrage à corps constitué », « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale » et « détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ». Tant qu’à l’accabler par de fausses charges, pourquoi ne pas lui coller aussi le crime de l’effritement de l’escroquerie du Polisario. 

En fait, le régime militaire algérien lui en veut pour avoir dit la vérité dans un média français, à savoir que le Sahara oriental, contrôlé par l’Algérie, est un territoire marocain dont son pays avait hérité sous la période de la colonisation française. Emmanuel Macron avait demandé dès janvier la libération de l’auteur, âgé de 80 ans, dont la santé est très fragile. Son incarcération en novembre 2024 était intervenue dans un contexte de crise diplomatique intense entre la France et l’Algérie. Une crise qui s’est aggravée depuis, après l’expulsion par Alger de plusieurs fonctionnaires français de son territoire.

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