Une équipe du Canard a interrogé le président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ( CSEFRS) sur son silence assourdissant au sujet de la paralysie de l’école publique par les grèves des enseignants.
Alors qu’on ne l’a pas entendu sur la grève des enseignants du public et ses conséquences fâcheuses sur les élèves, le conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a donné jeudi son avis sur le projet de révision du code de la famille…
Mais personne ne m’a sollicité pour que mon conseil en a mal de conseils se prononce sur le débrayage des enseignants qui est symptomatique de la crise profonde de notre très chère école unique au monde.
Il faut qu’on vous demande votre avis pour que vous réagissiez ?
Évidemment. On est tellement trop occupé à ne rien faire qu’on doit obligatoirement nous saisir pour programmer à tempérament une réunion de blabla éducatif.
Que pensez-vous de la grève des enseignants ? est-elle légitime à votre avis ?
Nos maîtres grévistes n’ont pas à prendre en otage notre école publique malade au risque d’aggraver ses maux chroniques. Ils auraient dû comme au Japon privilégier le port du brassard pour manifester leur mécontentement…
Mais le Maroc n’est pas le Japon…
Mais on peut le devenir. Il faut juste le vouloir et cesser d’être trop gourmand
Les enseignants sont-ils trop gourmands à votre avis ?
Mais ils demandent une revalorisation salariale tout de suite. Il faut qu’ils soient patients et faire preuve de plus de sacrifices. Quand on aime ( enseigner ) on ne compte pas.
Mais qu’est-ce que l’on peut attendre d’une école qui rémunère ses nouveaux enseignants embauchés en CDD à moins de 6.000 DH par mois ?
C’est une équation complexe que je ne saurais résoudre. Ce qui est certain c’est qu’avec les grèves des enseignants l’école publique commence à rassembler au syndicalisme qui sévit habituellement dans les usines. Nous avons affaire à des ouvriers de l’apprentissage victime d’un déclassement social en classe et de classe.
Vous étiez ministre de l’Éducation nationale dans une autre vie sans que votre passage n’ait marqué positivement le secteur…
En tant que ministre, je m’en suis tiré sans que je me mette à dos le corps enseignant. Ce qui est en soi un signe de performance politico-pédagogique. Comment sortir de l’impasse actuelle, il faut débarrasser des cancres de l’Education nationale…