En délicatesse avec la justice sur la gestion des marchés de la conférence sur le Climat, le maire de Marrakech, le PJD Mohamed Larbi Belcaid, confie au Canard sa version des faits et ses états d’âme…
Il paraît que vous et votre adjoint êtes dans de beaux draps avec votre procès en relation avec votre gestion des marchés publics de la COP 22…
Je suis poursuivi ainsi que mon bras de droit pour dilapidation de deniers publics… Je ne savais pas que la COP allait me polluer la vie…
Vous êtes la première vraie victime du réchauffement climatique…
Cette conférence ne m’a pas porté chance ; elle a anéanti ma capacité de résilience…
Avez-vous profité de la conférence sur le climat pour vous enrichir de manière indue ?
On m’accuse d’avoir fait passer des marchés de gré à gré. Mais je ne pouvais pas faire autrement compte tenu de l’importance et de l’urgence de l’événement dont l’organisation a pris du retard par rapport aux délais impartis…
Il fallait donc faire vite et privilégier les copains ?
Je vous assure que je n’ai pas de copains à enrichir et qu’ils vivent tous d’amour du PJD et d’eau bénite. Et que je suis un pauvre maire dont le patrimoine se limite à des djellabas, babouches, tarbouches et serouals ainsi qu’à quelques costumes modernes imposés par ma fonction.
Pas de comptes garnis en banque en interne et offshore ?
Soyons sérieux ! Ai-je la gueule de multimilliardaire louche qui roule sur l’or des autres ou se nourrit de l’argent public ? Franchement, ce dont on m’accuse est à la fois injuste et absurde. Plus honnête que moi, tu meurs.
Votre adjoint Younès Benslimane du même parti que vous est accusé d’avoir fait profiter ses entreprises de certains marchés de la COP…
C’est possible surtout que Benslimane est un homme d’affaires alors que moi je suis un homme à tout faire. Je suis peut-être la victime de son business…
Mais selon la déposition de M. Benslimane c’est bien vous qui l’aviez chargé de privilégier le gré à gré au détriment des appels d’offres pour la passation de pas moins de 49 marchés…
Il cherche à me faire porter le tarbouche pour espérer se faire blanchir. Qu’il se rassure, on va couler ensemble.
Comptez-vous représenter pour les prochaines communales ?
Jamais de la vie ! La politique au Maroc étant dangereuse, j’ai décidé de me repentir et d’aller m’occuper de mes ablutions. Mieux vaut être une tête de nœud qu’une tête de liste.