La ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire Fatima Zahra Ammor a donné rendez-vous à une équipe du Canard dans son bureau orné de quelques souvenirs.
Comment ça se passe pour vous après le séisme et ses ravages?
En fait, pas mal même si le séisme qui a frappé El Haouz et Taroudant est venu sans crier gare bousculer et gâcher mon week-end de Timitar…
Mais un séisme ça ne crie pas gare…
Il aurait pu quand même nous avertir quelques jours auparavant pour qu’on se prépare au moins à se mettre aux abris. Et puis quelle idée de frapper la région de Marrakech, le cœur battant de notre tourisme , à un moment où ce dernier connaît une belle relance et faire trembler au passage touristes étrangers et operateurs… Franchement, le moment a été mal choisi.
La survenue de cette terrible catastrophe ne vous a pas empêché de rejoindre tranquillement votre suite au Fairmont de Taghazout juste après l’annulation des concerts de Timitar …
Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Filer dare-dare au milieu de la nuit vers les douars détruits pour sortir les victimes des décombres au risque d’y laisser ma riche vie ? Dois-je rappeler aux esprits étriqués et jaloux que je suis ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire et non des catastrophes naturelles et des catastrophes tout court. J’estime que le Maroc du moins touristique a encore besoin de moi pour continuer à avoir des chiffres exceptionnels, voire magiques nonobstant la polémique qu’ils créent.
Visiblement, vous n’êtes pas du genre à se faire secouer par quoi que ce soit…
Je me vante d’être une dame de fer qui résiste devant n’importe quel calvaire avec en prime le sens de la réplique qui peut provoquer des ondes de choc.
D’ailleurs, trois heures après le séisme, j’ai réuni les professionnels du tourisme pour les consoler en les assurant de mon engagement que leur activité ne subira aucun dommage.
Quel enseignement avez-vous tiré de cette tragédie nationale?
Que les Marocains ne sont pas tous logés à la même enseigne et que la vie n’est pas un grand contrefort tranquille.