Une équipe du Canard a été reçue par le secrétaire général du PJD Abdelilah Benkiran en prévision du congrès du parti prévu les 26 et 27 avril.
Propos recueillis par Laila Lamrani
Le prochain congrès du parti s’annonce tendu et houleux d’après certaines sources internes qui parlent d’un boycott massif…
Il ne faut pas écouter les oiseaux de mauvais augure qui ne savent chanter que le chant de la division et du ressentiment. Ceux-là sont nostalgiques d’une époque révolue…
Vous faites allusion à qui ?
Je parle des frustrés du pouvoir qui ne sont toujours pas remis de leur départ des allées du pouvoir. Ils ont tellement pris goût au confort de la ministrabilité qu’ils ont perdu les réflexes de l’opposition.
Mais l’opposition ne fait pas recette au Maroc, elle ressemble à un mouroir à petit feu…
Sur ce point, vous avez raison. Un mouroir politique, idéologique et surtout financier. Au PJD, c’est la pauvreté qui s’est abattue soudainement sur nos têtes après avoir perdu les élections législatives. Comme notre groupe parlementaire a fondu comme neige au soleil, les cotisations des députés sont devenues trop maigres pour couvrir les petites dépenses du quotidien partisan. Comme un malheur n’arrive jamais seul, le ministre de l’Intérieur a exigé de lui restituer un trop perçu de quelques millions de DH au titre de la subvention des partis politiques.
Mais le PJD commence à revenir au pouvoir avec la nomination de Abdelkader Amara à la tête du Conseil économique, social et environnemental…
J’espère qu’il ne s’agit pas là d’un acte de bienfaisance isolé et qu’il y’en aura d’autres pour nous sortir de notre isolement politique et enrichir notre expérience au contact des affaires publiques. Nous en avons besoin de manière vitale pour envisager l’avenir avec optimisme.
Mais encore ? Vous espérez revenir au pouvoir ?
Tant qu’il y a la vie politique, il y a l’espoir partisan. En politique, tout est possible. Qui aurait imaginé que le PJD arriverait au pouvoir et accomplirait deux mandats pleins ?
Quel est l’ordre du jour du congrès?
Mon départ de ce pauvre parti et mon remplacement par une victime consentante qui voudrait bien engranger de bonnes actions en donnant de son argent et de son temps. J’ai dû abandonner ma retraite douillette à 70.000 DH par mois pour accomplir un mandat de trop. Il est temps que je retourne a maXX, sauf si le devoir de servir et d’amuser le petit peuple m’appelle de nouveau.