Une équipe du canard a été reçue par le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb dans son bureau où sont bien mis en valeur un masque, une seringue et un gel en flacon.
Peut-on affirmer que le Covid est derrière nous ?
Non, jamais de la vie. Le Covid est toujours parmi nous mais en mode ralenti.
Batterie faible ?
Batterie faible mais rechargeable. La preuve par la Chine où ce virus mystérieux continue son rebond mortel avec restrictions massives et confinement des populations. Donc, vigilance !
Dit autrement, le Covid, qui a surgi pour la première fois en Chine, peut entreprendre le voyage retour dans d’autres pays ?
Tout est possible. C’est pour cela que je suis constamment en alerte, H24, incapable de fermer l’œil de la nuit. En somme, je veille sur le Maroc et ses habitants sans que mon attention ne soit détournée de la courbe journalière des contaminations qui affiche depuis des mois des indices satisfaisants. Du coup, je vous conseille de ne pas perdre vos masques et de les garder à portée de main.
On dirait que le Covid est une affaire
qui vous occupe tout votre temps ?
Le Covid est une cachette inespérée qui permet surtout de masquer les autres problèmes majeurs de la santé et les mille et un maux de notre hôpital unique. Le Covid a des inconvénients mais aussi des avantages, et ils sont nombreux.
Mais il va bien falloir s’en occuper, non?
Inutile de s’inquiéter, le privé veille au grain. Akdital et compagnie, qui se sont donné les moyens humains et techniques nécessaires, se sont engagés à grand renfort de publicité pour soigner les Marocains dans des conditions optimales. Ce que je considère comme un acte de solidarité avec notre pauvre hôpital démuni et désargenté.
Quid de ceux qui n’ont pas les moyens de se soigner chez Akdital ?
Ils n’ont qu’à se préparer à contracter des prêts santé qui ne sauront tarder et qui viendront enrichir l’offre bancaire nationale. Il est difficile de trouver les maux pour le dire. Mais on finit tous par avaler la pilule.
Où en est l’importation des médecins étrangers ?
Franchement, je suis déçu. Peu de praticiens étrangers ont répondu jusqu’ici à notre appel de venir soigner nos malades.
Normal, le Maroc de la santé n’est pas attrayant y compris pour les médecins du cru qui préfèrent fuir en masse vers l’Europe…Avez-vous une idée pour les faire revenir ?
Leur offrir en hôpital un cadre de travail agréable et motivant. Ce qui est aussi impossible que guérir d’une maladie incurable.