Une équipe du Canard a débarqué chez la ministre islamiste Jamila El Moussali qu’elle a interviewée sur le secret de son inefficacité ministérielle…
La planète a célébré vendredi 20 novembre la journée mondiale de l’enfance. Vous sentez-vous concernée par les multiples problèmes de l’enfant marocain ?
Évidemment, et c’est un dossier complexe qui n’a rien de bon enfant ! Mais franchement je n’ai rien fait pour l’enfance depuis que j’ai hérité à l’occasion de la formation du cabinet Al Othmani 2, en octobre 2019, du département de la Solidarité, du Développement social, de l’Égalité et de la Famille.
Pourquoi ? Question de temps ?
Oh non ! Le temps j’en ai à revendre si bien que je ne sais même pas quoi en faire. C’est que le sujet de l’enfance en particulier et les problèmes de la famille en général sont trop complexes pour que je puisse m’en occuper toute seule. Ce sont des problématiques transversales – j’aime bien ce terme que j’ai découvert récemment- ce qui veut dire au fond que personne n’est finalement responsable…
Et vous vous occupez alors de quoi en tant que ministre ?
Je m’occupe de moi-même, de mon mari, de ma famille et de son développement social. Et c’est déjà beaucoup par les temps qui courent mal… Quand j’ai un peu de temps de libre, j’achète des petites babioles aux enfants de mon quartier de préférence issus de familles islamistes ou qui votent islamiste.
C’est dur à ce point d’assumer sa fonction de ministre ?
Être ministre qui se tourne les pouces à longueur de journée faute de plan d’action en bonne et due forme est une responsabilité très dure et qui mérite un meilleur salaire.
Comment passez-vous vos journées ?
A méditer sur la vie et le destin de l’homme et de l’univers, surtout depuis que le coronavirus s’est abattu comme la foudre sur les hommes. C’est le seul moment où je me sens active et utile pour moi-même.
Votre prédécesseur Bassima Hakkaoui, islamiste elle aussi, occupait au moins la scène en créant la polémique avec les associations féminines…
Bassima avait le don de faire parler d’elle par la controverse en donnant l’impression qu’elle travaille. C’est une façon aussi d’être ministre. Ce n’est pas ma méthode.
C’est quoi la vôtre ?
Éviter de faire des vagues, donner le temps au temps et entourer son inaction du maximum de discrétion.