La deuxième édition du sommet des dirigeants États-Unis-Afrique s’est ouvert le 13 décembre à Washington en présence d’une cinquantaine de chefs d’États et de gouvernements du continent, à l’exception de ceux qui conduisent une transition politique en Guinée, au Mali, au Burkina Faso et au Soudan, ou placés à la tête d’Etats fantomatiques. La première édition a eu lieu en 2014 sous la présidence de Barack Obama, à la suite de sa tournée en Afrique une année auparavant. À l’époque, en annonçant la tenue d’un sommet américano-africain, le président américain avait insisté sur l’idée d’un « partenariat ancré dans la responsabilité et le respect mutuels ». « Ce sommet démontrera l’engagement durable des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique et d’une coopération accrue sur des priorités mondiales communes », avait déclaré le président américain Joe Biden dans un communiqué publié en juillet annonçant la tenue de ce sommet dont les travaux prennent fin le 15 décembre. M. Biden, qui s’est rendu, depuis son élection en janvier 2021 à la tête de la première puissance mondiale, en Europe, en Asie et au Moyen-Orient et pas en Afrique, entend défendre lors de cette grand-messe une idée majeure : L’intégration de l’Union africaine (UA) au G20 qui réunit les dix-neuf des économies les plus avancées ainsi que l’Union européenne.
Objectif proclamé par la Maison Blanche : renforcer le rôle clé joué par le continent. « Il est plus que temps que l’Afrique ait des sièges permanents à la table des organisations et initiatives internationales », a indiqué dans ce sens Judd Devermont, le directeur exécutif aux Affaires africaines du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. « Nous avons besoin de davantage de voix africaines dans les conversations internationales à propos de l’économie mondiale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité », a-t-il précisé, ajoutant que les États-Unis évoqueront le rôle de l’UA avec l’Inde, qui présidera le G20 en 2023. Derrière la proclamation de ces grands principes se cache la volonté américaine de contrer l’influence grandissante de la Chine et de la Russie en Afrique. Une volonté qui coïncide aussi avec la montée de plus en plus importante du sentiment anti-français dans les anciennes colonies de Paris, symbolisé par l’expulsion en février 2022 des troupes françaises du Mali.