Entre la politique d’extermination de la population gazaouie soumise aux massacres et à la famine et les méthodes d’expropriations brutales en Cisjordanie occupée, les Palestiniens subissent les pires traitements jamais infligés à un peuple colonisé.
Laila Lamrani
L’agression de l’Iran par l’entité sioniste et le cycle des représailles qu’elle a déclenchée ont permis de faire diversion en reléguant le génocide contre Gaza au second plan de l’actualité. Un génocide qui ne connait point de répit puisque l’armée d’occupation continue à tirer chaque jour sur les Palestiniens qui viennent chercher des vivres distribuées depuis fin mai par la très controversée Gaza Humanitarian Foundation soutenue par Israël et son protecteur américain. Les morts et les blessés se comptent au quotidien par plusieurs dizaines. Tous ceux qui tentent de s’approcher pour prendre un sac de farine se font massacrer tandis que les plus chanceux s’en tirent avec des blessures. Les images de ces tueries abominables continuent à être diffusées comme deuxième sujet par la chaîne Al Jazeera.
La situation est tout aussi terrible pour les Palestiniens de Cisjordanie occupée où se jouent depuis le 7 octobre 2023 des drames très peu médiatisés. Les forces d’occupation ont profité de l’acte de résistance de Hamas pour accélérer la politique d’extension des colonies au détriment des terres des terres palestiniennes. Il s’agit principalement de hameaux, tous sous ordre de démolition depuis 2022, envahis par les colons-soldats armés par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir. La technique d’expulsion des Palestiniens est rodée : Le processus d’expropriation commence par l’installation d’un avant-poste qui permet d’étendre le contrôle du territoire, suivie ensuite par l’implantation par un groupe de colons radicalisés d’une tente avec un troupeau qui vient paître sur les champs des familles palestiniennes. Ce qui réduit les espaces pastoraux de ces dernières qui subissent alors un harcèlement pour les faire partir. La dernière étape est la légalisation par le gouvernement sioniste de l’avant-poste comme une colonie où vivent les familles des colons. De taille très variable, ces avant-postes peuvent aller de quelques tentes à des préfabriqués reliés aux réseaux d’eau et d’électricité.
Depuis le 7 octobre 2023, environ 47 communautés palestiniennes, représentant 300 familles et 1762 personnes ont été déplacées de force, selon l’association Kerem Navot qui documente l’accaparement des terres palestiniennes. La communauté internationale, y compris l’ONU, considère les colonies israéliennes comme illégales au regard du droit international. L’organisation onusienne a maintes fois averti que la poursuite de l’expansion des colonies menace la viabilité de la solution à deux États, considérée comme fondamentale pour mettre fin à cette occupation barbare et génocidaire qui dure depuis 1948. En juillet 2024, la Cour internationale de Justice a déclaré illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens et exigé l’évacuation de toutes les colonies existantes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.