La femme qui ne compte pas…

Fathia Bennis.

Les jours de Fathia Bennis à la tête de Marcolear, qu’elle dirige depuis 2005, sont comptés. Sa générosité excessive avec l’argent public, pointée dans un rapport accablant, semble à l’origine de sa disgrâce…

Le sort de Fathia Bennis a-t-il été scellé? Depuis quelques jours, les couloirs de Bank Al Maghrib bruissent de rumeurs sur l’imminence de son limogeage de son poste de président-directeur général de Maroclear. La raison ? Un rapport tout frais, tout vrai supervisé par la banque d’Etat sur sa gestion financière de l’établissement tricotée aux abus de biens sociaux, aux dépenses somptuaires et aux indemnités de déplacement faramineuses. C’est que Fathia Bennis, qui s’est faite discrète ces dernières années après avoir longtemps couru derrière les sunlights, a quelques péchés mignons: elle adore offrir des cadeaux onéreux aux copains et aux coquins, s’offrir des voyages à l’étranger aux frais de la princesse, jouer les dames du monde dans les soirées mondaines et mener grand train en soignant constamment son paraître. Ses diverses actions et prétentions demandent évidemment du flousse, beaucoup de flousse…

C’est plus fort qu’elle, la patronne de Maroclear a du mal à résister à une folle envie qui la tenaille constamment : être généreuse avec les deniers publics, l’argent des autres. Et ce n’est pas la première fois qu’elle se fait prendre le doigt bien enfoncé dans le pot de confiture. Mais elle n’a jamais été inquiétée pour ça. Des broutilles. Peanuts. Sauvée par les protections dont elle se prévalait en privé. Au lieu de mettre un bémol à ses dérives, elle a continué sur sa lancée. La Fathia était tellement aveuglée par l’impunité qu’elle n’a pas vu que les vents ont tourné et que le Maroc a changé. Les parapluies qui la protégeaient ont sauté. Visiblement, elle n’est plus dans les bonnes grâces de l’establishment…

Il faut dire aussi que Fathia Bennis a fini par prendre le pli en bénéficiant d’une longévité exceptionnelle. C’est en 2005-une éternité- qu’elle a été bombardée à la tête de Maroclear grâce à la bienveillance d’un certain Fathallah Oualalou alors grand argentier du Royaume (1998-2007).  Nous sommes en 2021, que d’eau a coulé sous les ponts de Bouregreg et de Tensift, que de ministres et de ministres des finances  consommés, de gouvernements renvoyés  et lalla Fathia, elle, est toujours là. Indéboulonnable. Traverser toutes ces années sans qu’elle soit invitée à passer la main est un exploit en soi – le seul dont elle peut s’enorgueillir selon des méchantes langues – alors qu’elle a dépassé largement l’âge de la retraite.

Planque

On en arrive alors à considérer une entreprise publique comme son propre business et à confondre allègrement sa poche et les caisses de la boîte. Ce n’est pas cool d’avoir oublié la belle Fathia à Maroclear, un machin qui ressemble à une belle planque comme le Maroc sait en produire. Pour un connaisseur des arcanes financiers et boursiers, Maroclear ne méritait nullement d’être une société anonyme avec budget, conseil d’administration et encore moins un siège imposant et clinquant que Lalla Fathia qui voit grand a fait construire sur la route d’El Jadida. « Le travail de dépositaire central dévolu à Maroclear peut être effectué par une équipe restreinte et un serveur informatique », assure notre interlocuteur. En effet, Maroclear s’occupe essentiellement de la codification et la conservation des valeurs mobilières ainsi que de la gestion des comptes courants de ces valeurs ouverts au nom de ses affiliés. Forte en réseautage, Fathia Bennis est une femme très modeste.  Elle se voyait il y a quelques années, histoire de montrer que le Maroc n’a pas peur de nommer des femmes dans des postes prestigieux et stratégiques, à la place de Abdellatif Jouahri à la tête de Bank Al Maghrib ou ambassadrice du Royaume à Paris. Elle a par contre une peur bleue du temps qui passe et laisse des traces. Non pas dans les âmes mais sur les visages. Vivement des visages nouveaux !

Dernières Actualités
Les plus lus
miraouir
Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur : La migration de nos médecins est un cancer
sajid Mohamed
L’ex-maire de Casablanca rattrapé par la gestion des abattoirs de la ville : Mohamed Sajid abattu
arrdst copie
Véhicules M rouge : Au secours, la gabegie klaxonnante revient ! 
Zarro
Marchica Med devant la justice : Une lagune et des lacunes