Les Algériens sont victimes du régime en place qui a sponsorisé et encouragé le seul véritable sport national qui marche dans le pays : le fou-t ball. Un délire collectif qui fait des autres, le Maroc de préférence, le bouc émissaire des turpitudes du pays.
A l’instar du régime militaire algérien qui n’excelle que dans l’anachronisme et la haine du voisin marocain, les Fennecs ont fini par lui ressembler en développant un jeu stérile. Qui ne produit in fine que l’échec et le malheur. Les joueurs algériens ont beau courir dans tous les sens, mouiller le maillot et créer des occasions réelles, les buts font de la résistance, la victoire n’est pas au rendez-vous. C’est l’élimination qui s’abat sur eux et sur tout le pays tel un scud ravageur. Il faut être fâché définitivement avec l’efficacité pour s’offrir mardi 23 janvier une défaite contre la Mauritanie qui a agréablement surpris par sa grande combativité et sa belle rage de vaincre. Résultat : L’Algérie sort pour la deuxième fois consécutive dès les phases de poules de la CAN, après avoir été absente du dernier mondial de football au Qatar… Une terrible déroute, une douloureuse désillusion. Un vrai naufrage. Comme à l’accoutumée, les Algériens, responsables sportifs et commentateurs, cherchent des boucs-émissaires commodes pour expliquer leurs défaites en série. La VAR, le Maroc, Lekjaa, la CAF, la normalisation avec Israël, la sorcellerie… Ils s’emmêlent les pinceaux dans un enchevêtrement d’explications abracadabrantes les unes que les autres. Ça délire grave et à jets continus sur les réseaux sociaux et leurs plateaux télé. Un supporteur a trouvé la meilleure en accusant le joueur de Manchester City Riyad Mahrez d’être un agent marocain et de comploter contre sa propre équipe au motif que sa mère serait d’origine marocaine ! Il fallait qu’il marque des buts pour qu’il soit patriote ! Victimisation poussée tellement à l’extrême sur fond d’arguments obscurs qu’elle ne suscite plus que la pitié.
Critiqué pour sa nervosité et ses choix, le coach des Fennecs Djamel Belmadi, qui démissionne au lendemain de cette humiliation, a déclaré au micro de Canal+ Afrique après la défaite contre la Mauritanie . «Non je ne m’attendais pas à ce que cette CAN soit à l’image de la dernière. Pas du tout. Difficile oui, mais pas avec cette triste fin. On ne s’attendait pas à ça. Je n’ai jamais eu à reprocher quoi que ce soit à mes joueurs, mais le résultat est le même… » Mais encore faut-il se poser les bonnes questions sur le naufrage du foot algérien et rompre définitivement avec le désormais sport national en Algérie: le délire collectif.