Le Polisario, la fin d’une mystification

La fantomatique RASD a perdu la majorité de ses soutiens traditionnels en Afrique et ailleurs. Aux retraits de reconnaissance qui tombent les uns après les autres se succède désormais l’ouverture de consulats généraux dans les villes du Sahara marocain.

Le Maroc continue à engranger les succès sur le front de son intégrité territoriale. Pendant que la dynamique des retraits par plusieurs pays de leur reconnaissance à la prétendue RASD se poursuit, le Polisario perd sérieusement la sympathie dont il bénéficiait naguère auprès de nombreuses ONG qui méconnaissaient la réalité du dossier du Sahara marocain. Aujourd’hui, les masques de l’escroquerie sont tombés et les séparatistes ont montré leurs véritables visages. Derrière la fausse image de mouvement de libération qui se bat pour la libération de la terre « spoliée» du « peuple sahraoui » se cachait en vérité une bande de mercenaires manipulée par l’Algérie. Cette vérité, longtemps occultée par une propagande entretenue à coups d’une diplomatie du chéquier déployée généreusement par l’Algérie, a désormais éclaté au grand jour. Même l’ONU reconnaît aujourd’hui que l’Algérie, qui se considérait jusque-là comme un observateur neutre, est un protagoniste essentiel du conflit autour du Sahara…Ce qui signifie implicitement que le Polisario et sa fantasmagorique république ne sont qu’une invention du régime algérien.  

Ces déconvenues politico-diplomatiques en série ont achevé de déstabiliser les séparatistes et leurs protecteurs algériens qui ne savent plus sur quel pied danser. Ce retournement de situation en faveur de la cause du Maroc est le fruit de la nouvelle stratégie diplomatique initiée par le Roi Mohammed VI dès les premières années de son accession au Trône. Pour ne citer qu’un seul exemple à cet égard, le Tchad a retiré sa reconnaissance à la fantomatique RASD dès le 17 mars 2006 et depuis les relations du Maroc avec ce pays africain n’ont cessé de s’approfondir et se développer.

« La République du Tchad n’a plus aucune relation avec la pseudo «RASD» depuis que le gouvernement tchadien a décidé, en mars 2006, de retirer sa reconnaissance de cette entité, a affirmé, lundi 26 octobre dernier à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger, Amine Abba Siddick. Cette déclaration a été faite en marge de la cérémonie de signature avec son homologue marocain Nasser Bourita de six accords de coopération dans les domaines de la diplomatie, l’agriculture, l’énergie, de l’information et la communication, de la culture et du tourisme.

Coup de massue

C’est entre 2013 et 2017 que l’offensive diplomatique marocaine s’est déployée sur le terrain avec plusieurs tournées du souverain dans nombre de pays africains autant francophones qu’anglophones, à l’ouest comme à l’est du continent. L’année 2018 aura marqué le début du désenchantement pour la pseudo RASD et ses parrains d’Alger qui ont commencé à perdre leurs soutiens les uns après les autres jusque dans leurs bastions traditionnels. Ces camouflets sont d’autant plus cinglants qu’ils ont eu un prolongement concret dans les provinces sahariennes avec l’ouverture par plusieurs pays africains de leurs représentations diplomatiques.  

Le 18 janvier 2020, Nasser Bourita a supervisé l’inauguration du consulat général du Gabon à Laâyoune, chef-lieu de la région saharienne Sakia El Hamra, après avoir assisté à la cérémonie d’ouverture du consulat de la République de Guinée dans la ville de Dakhla, chef-lieu de la région de Oued Ed-Dahab. Évidemment le propos n’est pas d’égrener ici toutes les victoires diplomatiques remportées par la diplomatie marocaine bien au-delà du continent africain.  

Là aussi un exemple illustre l’effondrement du mythe de l’Algésario : Cuba. Ce pays des Caraïbes, dernier bastion communiste de l’Amérique latine, qui comptait parmi les soutiens les plus fervents de la prétendue RASD, a ouvert son ambassade à Rabat durant l’été 2019. Ce geste a mis fin à une rupture diplomatique d’environ 40 ans entre Rabat et La Havane. Un autre coup de massue et non des moindres vient de tomber sur la tête des polisariens : Les Émirats arabes unis qui ont ouvert le 4 novembre dernier leur consulat général à Laâyoune. Cette bonne nouvelle, communiquée par le prince héritier Mohamed Ben Zayed à S.M le Roi Mohammed VI lors d’un entretien téléphonique, fait de Abu Dhabi la première capitale arabe à implanter un consulat général au Sahara. D’autres pays arabes suivront assurément.  

En attendant, Rabat poursuit sa reconquête diplomatique en terre africaine, « prolongement naturel et profondeur stratégique du Maroc », où la consolidation de ses liens de partenariat se traduit par le recul des thèses séparatistes qui ne font plus recette.  Résultat: un pays africain sur quatre possède désormais son consulat dans les deux plus grandes villes du Sahara marocain, Laâyoune et Dakhla.  Pas plus tard que le 23 octobre dernier, à Dakhla, le Sahara était au rendez-vous avec l’ouverture de trois nouveaux consulats africains, du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau et de la Guinée équatoriale dont les chefs de diplomatie respectifs en ont présidé les cérémonies d’inaugurations officielles. Deux jours plus tard, le lundi 26 octobre, c’est au tour du Royaume d’Eswatini (ex Swaziland) d’ouvrir son ambassade au Maroc.  Ce pays situé à l’extrême pointe sud de l’Afrique avait reconnu la pseudo RASD le 28 avril 1980 avant de changer d’avis le 16 juin 2017. Ces ouvertures ont eu lieu après celles d’autres consulats dans les deux capitales régionales du Sahara marocain.  Il s’agit de ceux de l’Union des Comores décembre 2019, du Gabon, de Sao Tomé-et-Principe et de la République centrafricaine en janvier 2020, ainsi que de la Côte d’Ivoire en février, de Djibouti, du Burundi, de la Guinée et du Libéria en mars de l’année en cours (à préciser que l’Union des Comores a ouvert son ambassade à Rabat le 26 octobre 2020.)

Et ce n’est pas fini! Entre-temps le Polisario, qui se décompose à vue d’œil comme un cadavre, s’agite et frétille pour capter l’attention. Déboussolées et folles de rage, ses milices armées s’en prennent à la route récemment aménagée par le Maroc pour relier sa région sud avec les pays africains via le checkpoint de Guergarat, empêchant les camions chargés de marchandises en provenance du Maroc d’arriver dans des pays destinataires comme la Mauritanie. Un comportement  digne de bandits de grand chemin que le secrétaire général des Nations unies a condamné en  sommant un groupe d’une cinquantaine de mercenaires, une nouvelle fois, mercredi 21 octobre dernier, de quitter cette zone tampon et de ne plus y obstruer la circulation civile et commerciale régulière. « Nous rappelons que la circulation civile et commerciale régulière ne doit pas être entravée (à Guerguerat) et qu’aucune mesure ne doit être prise qui pourrait constituer un changement du statu quo dans la zone tampon » de Guerguerat, a insisté Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, lors de son point de presse quotidien à New York. Une déclaration qui rejoint celle du chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita qui a indiqué le 23 octobre à l’occasion de l’inauguration des trois consulats du Burkina Faso, Guinée équatoriale et Guinée-Bissau à Dakhla : qu’« aujourd’hui, nous sommes devant des bandits au vrai sens du terme », qui ne peuvent pas être les interlocuteurs du Maroc, a insisté le ministre, notant que cette situation « ne peut constituer le socle d’aucun processus politique ». Décodage : la patience du Maroc a des limites et le Polisario, passé du statut de victime à celui de truand, mérite un autre langage…

Traduire / Translate