S.M le roi Mohammed VI a présidé, mercredi 20 septembre au Palais royal de Rabat, une séance de travail consacrée au programme de reconstruction et de mise à niveau globales des régions touchées par le séisme. C’est la troisième réunion du genre convoquée par le souverain qui s’inscrit dans le prolongement des hautes directives royales lors des réunions du 9 et du 14 septembre, qui ont permis de jeter les bases d’un programme de restructuration des localités rurales sinistrées.
D’un budget prévisionnel global estimé à 120 milliards de dirhams, sur une période de cinq ans, la première version du programme intégré et multisectoriel présenté devant le Souverain couvre les six provinces et préfecture affectées par le tremblement de terre (Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate), ciblant une population de 4,2 millions d’habitants.
Relogement des populations sinistrées, reconstruction des logements et la réhabilitation des infrastructures; désenclavement et mise à niveau des territoires ruraux touchés; accélération de la résorption des déficits sociaux, notamment dans les zones montagneuses touchées par cette catastrophe naturelle et promotion de de l’activité économique et de l’emploi ainsi que la valorisation des initiatives locales, tels sont les grands axes de cette feuille de route ambitieuse. La réunion de travail présidée jeudi 14 septembre au Palais Royal de Rabat a été justement consacrée aux moyens à mobiliser pour la mise en route du programme de relogement des sinistrés du séisme.
Cette réunion, à laquelle ont pris part entre autres le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le conseiller du Roi Fouad Ali El Himma, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, s’inscrit dans le prolongement des orientations royales données lors de la séance de travail présidée par le souverain au lendemain de cette tragédie nationale.
Élaborée par la commission interministérielle créée sur hautes instructions royales, la première version du programme de relogement présentée au Roi fait état d’environ 50 000 maisons totalement ou partiellement effondrées, dans les cinq provinces affectées par le séisme. Le souverain a insisté au cours de cette réunion de travail sur la nécessité de mener le chantier de la reconstruction selon un cahier des charges et sous contrôle technique et architectural, en harmonie avec le patrimoine de la région et dans le respect de ses caractéristiques architecturales.
Outre une aide d’urgence de 30 000 DH accordée aux ménages sinistrés, le dispositif comprend des actions de reconstruction immédiate, devant être mises en œuvre après les opérations d’expertise préliminaire et les travaux de préparation et de stabilisation du sol. A cet effet, une subvention directe de 140 000 DH a été annoncée pour les propriétaires des maisons complètement détruites et de 80 000 DH pour la réhabilitation des logements partiellement effondrés.
A Talat N’Yacoub par exemple , commune proche de l’épicentre du séisme, les dégâts sont très importants. Tout est à terre. Les masures traditionnelles et le souk ont été rasés. Dans ce décor apocalyptique, les morts se comptent par centaines. Les blessés aussi. Même les bâtiments modernes comme le dispensaire, la poste, les écoles et les succursales de certaines banques n’ont pas résisté au choc du séisme. Nombre d’habitants, qui possédaient des commerces prospères ( cafés, lieux de restauration, épiceries, flottille de véhicules ,…) se sont appauvris en quelques secondes. Ceux-là-et ils sont légion- doivent redémarrer à zéro et pour cela ils ont besoin d’un soutien plus conséquent surtout que l’assurance dans ces localités rurales et pauvres à l’image de Talat N’Yacoub, l’assurance est méconnue. Aux ruines s’ajoute la ruine.