S
elon Jean Pruvost, lexicologue, le vocabulaire français serait composé d’environ 500 mots d’origine arabe, voire plus, soit 350 de plus que les mots gaulois qui ne seraient que 150 ! Ci-dessous une liste non exhaustive de mots d’origine arabe commençant par la lettre M comme Maroc ou comme Maghreb. Le nom arabe Maghreb (مغرب) signifie « le couchant ». À l’époque antique, les populations amazighes du Maghreb ont développé une mythologie et des croyances propres. Les infimes restes de cette culture sont dans les îles Canaries. Ils témoignent des réalités berbères disparues du Maghreb. La présence des Hébreux est très ancienne. Dans ses mémoires, le défunt roi Hassan II avance l’hypothèse que, lors de leur fuite de l’Egypte, les Hébreux n’ont pas tous suivis le Prophète Moïse en Palestine et que certains ont préféré remonter au Maghreb comme l’atteste leur présence en Lybie ou en Tunisie à Djerba… Diverses hypothèses d’une installation précoce des Hébreux au Maghreb ont été faites : émigration sur les bateaux des Phéniciens (entre -1500 et -600 ans avant Jésus-Christ), suite au siège de Jérusalem en 586 ans avant Jésus-Christ et la destruction du Premier Temple de Jérusalem, exil à Babylone, de la première diaspora, Suite au siège de Jérusalem en l’an 70 ans après Jésus-Christ et la destruction du Second Temple de Jérusalem de la deuxième diaspora. Les plus anciens témoignages ce sont les inscriptions funéraires en hébreu et en grec trouvées dans les ruines de la ville Volubilis (Oualili en arabe). Des villes, comme Azemmour, Meknès, Salé (Sala Colonia, Chellah) près de l’actuelle ville de Rabat et Larache (Lixus), étaient des centres importants de négoce pour les Hébreux du Maroc qui pratiquaient le commerce de l’or et du sel. Au début de l’ère chrétienne, les Romains envahissent la région et donnent au nord du Maghreb le nom de Maurétanie tingitane (de Tingis, ancien nom de Tanger qui en était la capitale). Des traces archéologiques indiquent une présence des Hébreux dans cette contrée, probablement liée au commerce méditerranéen. À partir de l’an 429, les Vandales – qui par leur comportement ont donné leur nom aux mots « vandaliser, vandalisme » ont déferlé depuis la « Germania » pour envahir la Maurétanie (Le Maghreb de Rome), et vers 430, chasser les Romains de l’Africa romana, comme le montre la carte ci-dessous :
En 533, le général Bélisaire, envoyé en Afrique par l’empereur byzantin Justinien pour chasser les Vandales, envahit la région et y impose les lois de l’Empire byzantin. Les Hébreux vont alors connaître une période très sombre, entre brimades et conversions forcées au Christianisme, culte restreint et persécutions. Néanmoins, cela n’empêchera pas la migration vers cette région des Hébreux de la péninsule Ibérique fuyant la répression exercée par les rois wisigoths d’Espagne (devenus catholiques) dès le début du VIIème siècle (avec le roi Sisebut). Selon l’historien Ibn Khaldoun, à la veille de la conquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquaient le karaïsme. Il rapporte: « Une partie des Berbères professait le karaïsme, religion qu’ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l’Auras et à laquelle appartenait la Dihya (Kahina), reine guerrière berbère qui fut tuée par les Arabes à l’époque des premières invasions. Les autres tribus juives étaient les Nefousas, Berbères zénètes de l’Ifriqiya, les Fendelaoua, les Medyouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb Aqsa ». w (À suivre)
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