Ils nous racontaient des salades…

Les Mauritaniens ont réussi deux exploits d’importance: Se qualifier pour la première fois de leur histoire au second tour de la CAN 2023 en  éliminant mardi 23 janvier  les Fennecs  et  faire baisser les prix des légumes au Maroc, notamment la tomate par  une hausse depuis le début janvier des droits de douane au poste frontière El Guergarate sur les produits agricoles destinés au marché africain. Du coup, de 15 dirhams, le prix du fruit rouge a dégringolé à 10 DH dans le commerce de détail,  celui de pomme de terre et la courgette a  subi la même  décrue. La surtaxation de l’export agricole national par Nouakchott, lui a fait perdre son intérêt de l’autre côté de la frontière… D’où le repli sur le marché local, devenu subitement bien alimenté, pour écouler  la marchandise initialement destinée au consommateur du continent. Un retour à la normale contraint  qui a mis du baume au cœur de la ménagère dont le renchérissement depuis plusieurs mois des prix des légumes  a malmené le pouvoir d’achat déjà bien érodé par l’inflation.
On connaît désormais le pourquoi du comment, les ressorts  de cette mécanique anormalement  haussière des légumes de base. Sous l’effet conjugué  d’un export massif (Europe, Royaume-Uni et Afrique), l’offre sur le marché national est devenue  trop rare .  Les professionnels du secteur  qui ont dégainé depuis des mois comme arguments la sécheresse  ou la cherté des intrants  pour expliquer cette envolée infernale  nous racontaient des salades.  
A croire que le citoyen marocain lambda,  paupérisé dans des proportions inquiétantes, n’intéresse plus les producteurs et autres intermédiaires qui  convoitent de plus en plus les marchés extérieurs où ils réalisent des marges très confortables du fait d’une demande grandissante. Comment se fait-il que le gouvernement  a laissé  ce mercantilisme arrogant prospérer au détriment des intérêts du consommateur national ? Au nom de quelle logique le tagine, pitance de base de la masse, doit-il devenir à son tour inabordable ? Après avoir été livré aux lobbys voraces  de l’enseignement, de la santé et de l’immobilier ,  force est de constater que le citoyen a été « vendu » aux rapaces de l’agriculture intensive. Oui au développement de l’export et à  la conquête de nouveaux marchés. Mais avec du surplus de production et après avoir d’abord satisfait le marché domestique dans des conditions de prix raisonnables…Stop à l’essorage de la population !

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