Le président américain, qui se croit tout permis, y compris de menacer des pays souverains, reproche sans le déclarer publiquement au dirigeant espagnol ses prises de positions et de parole courageuses sur le gecide sioniste en cours à Gaza.
Laila Lamrani
Donald Trump a menacé l’économie espagnole d’être « complètement détruite » dans une guerre commerciale encore plus féroce. LA raison ? Le refus du Premier ministre Pedro Sanchez de céder à l’exigence de Washington, imposant à tous les pays membres de l’OTAN de porter a 5% de leur PIB leurs dépenses de sécurité d’ici 2035.
Le dirigeant socialiste juge cet objectif totalement «déraisonnable » et refuse de sacrifier sa politique sociale sur l’autel du bellicisme atlantiste. Au sommet de l’Alliance, à La Haye, Pedro Sanchez et Donald Trump se sont à peine salués. Sanchez affiche son sang-froid malgré les menaces de Trump. « L’Espagne est un pays solidaire et engagé aux côtés des autres membres de l’Alliance, mais c’est aussi un pays souverain », affirmait-il, jeudi 26 juin à son arrivée au Conseil européen à Bruxelles, en appelant à ne pas mêler les enjeux commerciaux aux questions militaires. « Nous sommes dans l’Union européenne, c’est un marché unique et c’est Bruxelles qui est chargée des négociations», a-t-il ajouté.
En fait, le milliardaire américain, qui se croit tout permis, y compris de menacer des pays souverains, reproche au dirigeant espagnol ses prises de positions et de parole courageuses sur la Palestine occupée qui vont à l’encontre du soutien inconditionnel affiché par Trump à l’égard de la politique génocidaire du boucher de Tel Aviv. En marge de ce Conseil, Pedro Sánchez a qualifié de « génocide » les massacres abominables commis par les sionistes dans la bande de Gaza et demandé officiellement à l’Union européenne de rompre son accord d’association avec Israël, tout en réclamant « un accès immédiat et urgent à l’aide humanitaire» sous l’égide des « Nations unies ».
L’Espagne est le seul pays de l’UE, voire du monde à dénoncer de manière claire et ferme les crimes de guerre atroces perpétrés par les forces d’occupation sioniste depuis le 7 octobre 2023 dans l’enclave palestinienne. Le chef du gouvernement espagnol, qui a officiellement reconnu l’Etat de Palestine en mai 2024, conjointement avec l’Irlande et la Norvège, a fait du soutien sans faille à la cause palestinienne l’un des principaux axes de sa politique étrangère depuis 18 mois.