Propos recueillis par Laila Lamrani
A peine l’Algérie a-t-elle annoncé sa réconciliation avec la France qu’elle entreprend de la torpiller avec sa décision d’expulser 12 agents de l’ambassade de France !
Je vous fais remarquer que c’est la France qui a repris les hostilités en mettant en examen trois de nos ressortissants dont un agent consulaire pour leur implication dans l’enlèvement et la séquestration d’un influenceur opposé à notre régime. Alors, nous avons riposté de manière forte pour imposer un bon coup de frein à la désescalade diplomatique en cours.
Mais c’est normal qu’ils soient interrogés par la justice français compte tenu de la gravité des faits qui leur sont reproches…
Non, ce n’est pas normal. En France, le régime algérien agit en terrain conquis. On fait ce qu’on veut et la France doit nous soutenir contre nos détracteurs. Et puis, le président Macron aurait dû intervenir pour faire libérer nos braves hommes. Il ne l’a pas fait et il doit en assumer la responsabilité.
Le président français n’a pas le droit d’intervenir dans une affaire de justice au nom de la séparation des pouvoirs…
Balivernes ! C’est quand même le président. Cette affaire n’aurait pas dû se produire.
Mais un diplomate n’a pas à tremper dans des affaires criminelles…
Nos diplomates sont multitâches, surtout en France où s’active une multitude de voyous qui détestent notre junte unique au monde. Et puis, organiser et séquestrer un petit voyou est un acte sans grande importance. Il n’est pas mort.
L’Algérie adore les crises et quand il y’en a pas elle les crée…
C’est à cela qu’on reconnait les régimes psychopathes, qui considèrent la désescalade comme un signe de faiblesse. Nous sommes les champions du monde des crises sans fin. Crise avec le Maroc, crise avec la France, crise avec le Mali, crise avec les pays arabes. C’est notre ADN, nous aimons les crises, nous vivons des crises, notre régime s’en nourrit comme les vampires du sang humain. Sans crise, notre junte perd sa légitimité, sa raison d’être.
