Chirurgie robotique : Le Maroc passe à l’acte…

ll faut former des medecins à cette technologie révolutionnaire…

Après le groupe  Akdital  qui a annoncé  début avril l’acquisition d’un robot chirurgical  nouvelle génération de la marque américaine Da Vinci, c’est au tour du groupe Oncorad, spécialisé dans la prévention et le traitement du cancer, de recourir à cette technologie qui révolutionne la chirurgie mini-invasive en  une technologie chinoise du nom de Medbot.

«Le Maroc a franchi une avancée majeure dans le domaine médical en réalisant ses toutes premières chirurgies assistées par robot », a déclaré le PDG de Oncorad, Redouane Semlali, à la MAP.

Les interventions, réalisées mercredi 29 mai, concernaient une prostatectomie radicale (cancer de la prostate) et une néphrectomie partielle (ablation d’une tumeur rénale) a expliqué le chirurgien urologue et onco-urologue du CHU de Nice, responsable des deux interventions, Youness Ahallal. Titulaire d’un doctorat en médecine obtenu en 2007 à l’université euro-méditerranéenne de Fès,  ce dernier  avait démarré sa carrière de médecin  dans la même ville  avant de s’expatrier tout en perfectionnant sa formation en France et aux États-Unis dans le domaine de l’Urologie et de la chirurgie robotique. Des profils comme Ahallal, le Maroc n’en dispose pas actuellement et il doit  les former pour qu’ils puissent  pratiquer la chirurgie robotique dans les établissements de santé nationaux. Vaste programme.

Avantages

Le Maroc doit mettre les bouchées doubles pour combler son retard dans cette technologie  de pointe qui a vu le jour dans les années 90 et sur laquelle le ministère de la Santé n’a pas misé  alors qu’elle n’offre que des avantages considérables . Pour le chirurgien, l’avantage est  de pouvoir travailler, à l’inverse des opérations de la chirurgie classique,  de manière confortable.  

Effectuant depuis sa console les gestes opératoires à l’aide des manettes avec une précision inédite, il dispose en plus d’une vision  magnifiée  et tridimensionnelle du champ opératoire.  

L’imagerie 3D donne l’impression de se trouver dans les entrailles de la malade, tandis que les outils offrent une grande liberté de mouvement. Pour le patient, les gains sont tout aussi précieux, récupération plus rapide et réduction des douleurs post-opératoires. Reste à savoir si un tel investissement, entre 1 et 2 millions d’euros le robot plus les frais de maintenance annuels de  quelque 2000 euros  et des consommables de l’ordre de 1500 euros par acte chirurgical, est véritablement rentable.

Éapes décisives

La robotique, ou plutôt la télémanipulation chirurgicale a connu un développement exponentiel depuis son introduction en 1999. De l’urologie, spécialité principale utilisatrice pendant plusieurs années, elle a étendu son domaine à la gynécologie, la chirurgie générale, puis à la plupart des spécialités. La formation en robotique, gérée jusqu’ici par l’industriel, comme pour la conduite automobile au début du XXe siècle, doit maintenant être prise en main par les professionnels, sociétés savantes, collèges d’enseignants et universités. Elle comporte trois étapes : la formation de base commune à toutes les spécialités, formation à la maîtrise technique du robot ; la formation avancée, spécifique à chaque spécialité et chaque intervention ; et la formation non technique, encore plus nécessaire en robotique qu’en chirurgie conventionnelle. La formation ne peut être dissociée de l’évaluation des compétences, indispensable avant mise en pratique sur l’humain. 

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