Les élections générales sud-africaines du 29 mai ont mis fin à l’hégémonie politique du Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis 30 ans.
Résultat : avec seulement 159 sièges sur 400 au Parlement, le parti de Nelson Mandela, n’est plus en mesure de gouverner seul, obligé de former une coalition.
Victime d’un vote-sanction, l’ANC paie ses multiples turpitudes qui ont fini par plomber son image : la corruption endémique de ses dirigeants et leur arrogance, la montée inquiétante de la criminalité, les coupures d’électricité à répétition et le chômage massif des jeunes. Déçus et en colère, les électeurs ont sanctionné un parti qui a transformé l’héritage du grand Mandela en rente mémorielle pour s’enrichir au détriment du bien-être de la population. Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, a obtenu 21 % des voix et arrive en deuxième position. Mais le grand gagnant de ce scrutin, c’est l’ex-président Jacob Zuma : son parti, UmKhonto we Sizwe (MK), créé il y a tout juste quelques mois, devient la troisième formation politique du pays, avec près de 15 % à l’échelle nationale. Dans le fief de l’ancien chef de l’Etat, la province du Kwazulu-Natal, il obtient près de 45 %, soit deux fois plus que l’ANC.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé dimanche 2 juin toutes les forces politiques à « travailler ensemble », après l’annonce des résultats officiels des élections législatives qui ont redessiné la carte politique du pays. « L’ANC s’engage à former un gouvernement (…) stable et capable de gouverner efficacement », a déclaré son secrétaire général Fikile Mbalula, en précisant que le parti mènerait des discussions en interne et avec d’autres partis »