La fameuse indemnité forfaitaire liée au Covid-19 n’a pas été touchée par l’ensemble des prestataires de service touristiques. Une profession aurait été particulièrement lésée, les guides accompagnateurs. C’est ce qui ressort du contenu d’une correspondance entre un membre de cette corporation, Samir Berhil et l’institution du médiateur qu’il a saisie en mars 2022 pour être rétabli dans ses droits. La première vague des aides accordées aux salariés des entreprises de tourisme en difficulté a été fixée par décret adopté en conseil du gouvernement du 17 septembre. La période concernée par les indemnités va du 1er juillet au 31 décembre 2020. Sauf que M. Berhil, accompagnateur agréé depuis 1999, n’a pas pu accéder à temps au portail de la CNSS destiné à recevoir les demandes en relation avec les indemnités en question. La raison en est que l’intéressé ne disposait pas à l’époque du nouveau numéro d’agrément des guides touristiques. Plusieurs de ses collègues, qui se sont constitués en association, sont dans cette situation dont ils ne sont nullement responsables, due à une perte de leurs dossiers professionnels suite à une opération de transfert de leur département logé au ministère du Tourisme.
Résultat : il a fallu, comme l’explique M. Berhil dans sa lettre au médiateur, déposer un nouveau dossier de renouvellement de sa carte professionnelle auprès du ministère de tutelle pour obtenir un nouveau numéro d’agrément et pouvoir accéder à la plateforme de la CNSS. Le ministère dirigé alors par Nadia Fettah fera le nécessaire. Mais avec un peu de retard. La décision ministérielle lui attribuant un nouveau numéro d’agrément est signée le 27 novembre 2020, soit après l’expiration du délai d’accès au portail de la Caisse de sécurité sociale. Ce qui a empêché l’intéressé de percevoir les 6 mois d’indemnisation auxquels il a droit ( juillet à décembre 2020) totalisant la somme 12.000 DH alors même que la CNSS, explique-t-il, a continué à prélever les cotisations pour la période concernée. Sur la deuxième et dernière opération d’indemnisation des salariés du tourisme, s’étalant de janvier à juin 2021, M. Berhil dit n’avoir touché son dû que pour janvier, février et mars et non pour les mois restants.Ce qui a surpris Samir Berhil, c’est la décision de l’institution du médiateur qui lui a été notifiée le 24 novembre 2022 de classer son dossier en se basant sur les arguments de la CNSS, tournant principalement autour du caractère ponctuel de la procédure d’indemnisation liée au Covid.
Mais est-il raisonnable de priver M. Berhil de sa compensation financière en lui imputant indirectement la responsabilité du retard bel et bien redevable à un dysfonctionnement administratif au niveau du ministère du Tourisme ? Samir Berhil crie à l’injustice, estimant que son dossier est défendable. « Quid du sort réservé aux indemnités non payées réservées par le Fonds spécial Covid aux accompagnateurs touristiques ?, s’interroge-t-il. « Ce n’est pas notre faute si nous avons tardé à accomplir les démarches nécessaires auprès du portail de la CNSS, nous avons été contraints d’attendre un nouveau numéro d’agrément pour le faire », argue-t-il.