Deux cas confirmés de contamination au variant indien du nouveau coronavirus (Covid-19) ont été enregistrés à Casablanca, a annoncé lundi 3 mai le ministère de la Santé. De l’identité des deux patients, on n’en saura rien. Pas plus que des circonstances dans lesquelles la souche qui fait des ravages en Inde a pénétré au Maroc. Motus et bouche cousue. Les autorités de tutelle ont probablement jugé que ces informations sont trop insignifiantes pour les communiquer à l’opinion publique. Ce black-out, qui a été imposé aussi autour des premiers porteurs du variant anglais, a de quoi interpeller et tranche en tout cas avec le désir de communication qu’avait affiché Khalid Aït Taleb au tout début de la pandémie au Maroc.
Rafraîchissons la mémoire au ministre et à ses équipes-au cas où ils auraient oublié- par ce communiqué diffusé par leurs soins après que le Maroc a enregistré son premier cas du coronavirus : « Dans le cadre du dispositif national de veille et de surveillance épidémiologique, et en exécution de sa politique de communication, le Ministère de la Santé annonce l’enregistrement du premier cas confirmé du nouveau Coronavirus, par l’Institut Pasteur du Maroc, et ce durant la soirée du lundi 2 mars 2020, chez un ressortissant marocain résidant en Italie ». Qu’est-ce qui a donc changé depuis pour que M. Aït Taleb devienne avare côté communication sur les variants anglais et indien ? Qu’est-ce qui l’empêche de partager avec les Marocains les données concernant les patients zéro des deux souches en question ? Il y a de quoi nourrir le doute et la suspicion. Khalid Aït Taleb a-t-il muté à l’insu de son plein gré ?