Dr. Talal CHERKAOUI *
![Diplomatie : 2024, une année de triomphe diplomatiques pour le Maroc 1 TALAL CHERKAOUI](https://lecanardlibere.ma/wp-content/uploads/2025/01/TALAL-CHERKAOUI.jpeg)
L’année 2024 marquera un tournant décisif dans l’histoire contemporaine du Maroc, une année où la diplomatie marocaine, sous l’impulsion visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a non seulement défendu avec force la souveraineté nationale mais a aussi su positionner le Royaume comme un acteur incontournable sur la scène internationale. À travers des percées stratégiques, des alliances inédites et une gestion habile des enjeux globaux, le Maroc a renforcé sa stature de puissance régionale, tout en redéfinissant les contours de son influence à l’échelle mondiale. Le Sahara marocain, pierre angulaire de cette diplomatie proactive, a été au centre de toutes les avancées, mais les succès ne se sont pas limités à cet enjeu, s’étendant à des domaines aussi divers que la sécurité, l’énergie, la coopération économique et le soft power.
Le Sahara marocain : un pivot de la reconnaissance internationale
Le dossier du Sahara marocain a, en 2024, connu des développements spectaculaires qui traduisent la pertinence et la solidité de l’approche marocaine. L’événement majeur de l’année demeure la reconnaissance explicite par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Cette position, réitérée devant le Parlement marocain, a marqué un alignement stratégique de Paris avec Rabat, s’inscrivant dans une dynamique où de nombreux États européens, comme la Finlande, le Danemark ou encore l’Estonie, ont également salué le plan d’autonomie marocain comme une « solution réaliste et durable ». Les percées ne se sont pas limitées à l’Europe. En Amérique latine, des pays comme l’Équateur ont suspendu leur reconnaissance de la pseudo-rasd, consolidant un mouvement international en faveur de la position marocaine. En Afrique, l’ouverture d’un consulat par le Tchad à Dakhla, portant à 30 le nombre de représentations diplomatiques dans les provinces du Sud, confirme l’adhésion croissante des nations du continent à la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Ces gestes ne sont pas symboliques : ils reflètent une reconnaissance de la transformation économique et sociale que connaît la région, à travers des projets structurants qui intègrent pleinement les Provinces du Sud dans la dynamique nationale.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a, par ailleurs, adopté en octobre 2024 la résolution 2756, qualifiée de victoire diplomatique majeure. Cette résolution consacre, pour la 17e année consécutive, la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie, en la désignant comme l’unique base réaliste pour une solution durable au conflit. Elle a également mis en lumière les responsabilités de l’Algérie, notamment en appelant à un recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, et en insistant sur la participation directe de ce pays aux négociations.
Une diplomatie Royale fondée sur le pragmatisme et l’inclusion
Le succès de la diplomatie marocaine repose sur une vision multidimensionnelle articulée autour d’une défense ferme des intérêts nationaux et d’une ouverture stratégique aux partenariats internationaux. À travers des initiatives audacieuses, telles que le projet du gazoduc Nigéria-Maroc, le Royaume s’impose comme un acteur clé dans la redéfinition des équilibres énergétiques entre l’Afrique et l’Europe. Ce corridor énergétique, soutenu par de nombreuses institutions internationales, illustre la capacité du Maroc à mobiliser des ressources et à s’inscrire dans des projets à long terme qui transcendent les intérêts nationaux pour répondre à des besoins continentaux et mondiaux.
Dans un registre similaire, le port de Dakhla, en cours de modernisation, est appelé à devenir une plateforme logistique majeure reliant l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et les Amériques. Ces infrastructures témoignent de la volonté royale d’intégrer pleinement les provinces du Sud dans les circuits économiques globaux, tout en les positionnant comme des pivots de la coopération sud-sud. Les discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment celui du 6 novembre 2024 à l’occasion de l’anniversaire de la Marche Verte, ont souligné l’importance d’un développement équilibré qui conjugue la défense de l’intégrité territoriale avec des investissements massifs dans les infrastructures et les services publics. Cette stratégie, ancrée dans une démarche inclusive, se reflète également dans l’attention accordée aux droits de l’Homme dans les provinces du Sud, saluée par les rapports des commissions onusiennes.
Des alliances stratégiques renforcées à l’échelle mondiale
L’efficacité de la diplomatie marocaine repose également sur sa capacité à construire des alliances solides dans des forums multilatéraux et bilatéraux. Les relations entre le Maroc et les grandes puissances, telles que les États-Unis, ont été consolidées en 2024, comme en témoigne le soutien américain réaffirmé au plan d’autonomie. À travers des partenariats économiques et stratégiques avec des pays comme la Chine, le Japon ou encore le Brésil, le Royaume diversifie ses alliances, tout en se positionnant comme un interlocuteur crédible et incontournable.
Un exemple éloquent de cette approche est l’engagement du Maroc dans la lutte contre le terrorisme. La coopération entre les services marocains et des partenaires européens, comme l’Espagne, a permis de démanteler plusieurs réseaux transnationaux. Ce succès a renforcé la réputation du Maroc comme pilier de stabilité régionale, tout en mettant en lumière l’efficacité de la DGST et de la DGED sous la direction d’Abdellatif Hammouchi et de Mohamed Yassine Mansouri.
Un soft power qui consolide le rayonnement marocain
Au-delà de la diplomatie traditionnelle, le Maroc a su exploiter son soft power pour renforcer son image à l’international. En 2024, des événements culturels et sportifs d’envergure ont permis de projeter l’image d’un Maroc moderne, dynamique et ouvert sur le monde. La candidature conjointe du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde de football avec l’Espagne et le Portugal en 2030 illustre cette ambition de s’affirmer comme un carrefour des cultures et des civilisations. La culture, le sport et les initiatives éducatives ont joué un rôle crucial dans la consolidation de l’image d’un Maroc stable et visionnaire. Ces efforts, combinés aux succès économiques, renforcent l’attractivité du Royaume, tant pour les investisseurs que pour les partenaires stratégiques.
Un avenir prometteur sous une vision royale éclairée
En 2024, le Maroc a démontré que sa diplomatie repose sur des fondements solides, alliant pragmatisme, ambition et ouverture. Toutefois, ces succès n’auraient pu être atteints sans une vision royale qui privilégie la stabilité, le dialogue et le développement durable. L’avenir s’annonce tout aussi prometteur, à condition de maintenir cette dynamique et d’intensifier les efforts pour capitaliser sur les acquis. Le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a su s’affirmer comme un acteur incontournable à l’échelle régionale et internationale. Plus qu’une année de triomphes, 2024 marque un jalon dans la transformation du Maroc en une puissance proactive, prête à relever les défis du XXIe siècle tout en restant fidèle à ses valeurs et à son histoire.λ
* Professeur de sciences économiques, sociales et politiques à l’Université Mohammed V.