En mal d’inspiration, Ouahbi ronronne…

Abdellatif Ouahbi.

Les faux débats sont appelés à pulluler à l’approche des élections législatives. Le secrétaire général du PAM Abdellatif Ouahbi vient d’en annoncer la couleur lors d’une intervention organisée samedi 17 avril par la Fondation Fquih Tetouani à Salé. D’entrée de jeu, l’homme se met au centre du jeu politique en campant un rôle sans commune mesure avec le poids du parti qu’il dirige dans le conflit et la contestation depuis février 2020. Un parti dont il n’a pas en plus  renouvelé jusqu’ici, pour des raisons peu claires, ni le bureau politique ni le conseil national ! Un parti où il est accusé de faux et usage de faux par plusieurs membres (voir le Canard n° 630). Pour un avocat qui n’a que la loi et le respect de la loi à la bouche, cela fait désordre.  

Avec des questionneurs qui lui servent la soupe en demandant ce qu’il va faire pour résoudre tel ou tel problème s’il devient Premier ministre,  M. Ouahbi se sent pousser des ailes, en pensant  qu’il aura réellement un destin national, lui, qui caresse juste le rêve d’obtenir un petit strapontin dans le prochain gouvernement, quitte à sacrifier le parti. Entrer au gouvernement à tout prix.

C’est son obsession. Et il croit dur comme fer qu’il a une chance sérieuse de jouer les petites forces d’appoint dans un exécutif conduit de nouveau par les islamistes. Car M. Ouahbi mise toujours sur le PJD pour lequel il n’arrête pas d’avoir  des yeux de Chimène en le draguant plus que de mesure. Pour arriver à ses fins, il est également prêt, comme gage de sa sincérité, à mener des batailles par procuration au profit de Al Othmani et ses amis.  Ce qu’il n’a pas manqué de faire lors de son monologue à la Fondation Fkih Tetouani puisqu’il a accusé sans preuves le président du RNI Aziz Akhannouch d’utiliser les moyens du ministère de l’Agriculture à des fins électorales. « Nous avons alerté le gouvernement et M. Al Othmani. Nous lui  avons dit que certains ministres mènent des actions électorales qui touchent à la loyauté de la compétition», a-t-il indiqué. Et d’ajouter sur un ton menaçant.

«Et si ce problème n’est pas réglé, nous serons obligés d’entrer dans un grand affrontement». Visiblement, le RNI énerve le Ouahbi -certainement par jalousie- qu’il cherche à provoquer dans une tentative désespérée d’en faire le  bouc émissaire des turpitudes du PAM. M. Akhannouch a profité de la séance des questions orales au Parlement lundi 19 avril pour répondre par une belle figure de style aux allégations du député de Taroudant Chamalia en des termes polis en s’adressant aux fonctionnaires du département dont il a la charge : « N’accordez aucune importance à personne. Il y a ceux qui sont habitués à semer la parlotte et ceux qui sèment le travail ». Pendant que le RNI creuse son sillon avec détermination le parti du tracteur fait fausse route… Pauvre Ouahbi ! S’il cherche des tribunes extérieures comme celle de la Fondation Fkih Tetouani, c’est parce qu’il n’a plus d’élus PAM avec qui deviser.  Et pour cause. Ces derniers ont entrepris de quitter une structure à la dérive qui ne sait plus où elle habite. Au rythme où vont les défections, Abdellatif Ouahbi risque de se retrouver tout seul. Ouahbi face-à-face avec Abdellatif.  Sans troupes. Le tracteur n’a pas fini de tomber en panne. Ce qui  n’empêche pas son chef  vindicatif de ronronner…

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